Le conflit social entre les travailleurs et la direction du groupe Maghrébine de transport et auxiliaire (MTA), filiale de la multinationale suisse Miditeranean Shipping Company ( MSC), qui gère plusieurs ports secs du pays, s’enlise devant la détermination des travailleurs à stopper la compression des effectifs entamée par le Direction générale dont le départ est réclamé.
«Nous réclamons le départ du Directeur général et de son staff, la renationalisation de l’entreprise et l’ouverture d’une enquête sur la vente de la société étatique du nom de Sonatmag, en 2006, cédée au géant suisse pour une meilleure productivité et un fonctionnement efficace», a déclaré un représentant des travailleurs qui sont, ajoute-t-il, sur le front de la contestation.
Ce dernier dénonce, par ailleurs, le recours du premier responsable du groupe à un licenciement des travailleurs, citant «une cinquantaine remerciée au mois de décembre 2019, une centaine en janvier 2020, alors que 226 autres allaient subir le même sort, n’était un mouvement de grève qui a fait reculer le plan de la Direction». La compression est d’autant plus «incompréhensible que le Directeur se permet en même temps des recrutements pour des postes budgétivores», reproche notre source, qui estime que «l’argument de la Direction évoquant un manque d’argent ne tient pas la route». Il lui est reproché également son unilatéralisme dans l’élaboration des listes des travailleurs à licencier sans l’implication du partenaire social, ce qui a légitimé, au sein des travailleurs, l’idée qu’il s’agit de listes établies sur «fond de règlement de comptes».
Il faut souligner que la Direction de MTA a engagé depuis quelques mois un plan social en réduisant le personnel actif suite à la fermeture des ports secs d’El Hamiz, Khemis El Khechena et El Senia (Oran) au moment où la colère tend à se généraliser sur l’ensemble des unités comme celles de Béjaïa et Annaba.
Le débat sur la gestion des ports secs devient de plus en plus une préoccupation des autorités depuis le 15 juin dernier, quand le président Tebboune a ordonné la fermeture immédiate des ports secs non autorisés et de faire obligation à ceux autorisés de se doter de scanners pour faciliter le contrôle par les douanes et renforcer les mesures de sécurité. A l’issue d’un exposé sur la maîtrise des importations de services et la problématique des ports secs, présenté par le ministre des Finances lors d’une réunion du Conseil des ministres, M. Tebboune «a mis en garde contre les risques que représentent certains ports secs, dans leur état actuel, pour la sécurité et la souveraineté nationales ainsi que pour le Trésor public». Il a chargé dès lors le Gouvernement d’œuvrer à «réorganiser ce secteur et de l’annexer aux ports nationaux en vue de garantir le service de maintenance après-vente, la sécurité et la souveraineté nationales et de mettre un terme au gaspillage de la devise». <