«Nous avons toujours privilégié la voie de la sagesse et conseillé à nos collègues du Camra de geler leur mouvement de grève. «Aujourd’hui, c’est chose faite et, désormais, la balle est dans le camp du ministère de la Santé», a déclaré hier à «Reporters» Lyes Merabet, président du Syndicat

national des praticiens de la santé (SNPSP). Le syndicaliste prend, en effet, au mot le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, qui a exigé au préalable la reprise du travail avant celle des négociations entre lui et les médecins résidents. «Nous avons accompagné le mouvement de grève des médecins résidents depuis son déclenchement en novembre dernier. Lorsque les CHU leur ont été interdits, nous leur avons ouvert les locaux de notre siège afin qu’ils puissent tenir leurs AG et leurs points de presse. Nous leur avons apporté notre solidarité et dénoncé le traitement plutôt musclé dont ils ont été victimes de la part des forces de l’ordre». «C’est vrai aussi que, en tant que syndicalistes, tout ce que l’on peut leur reprocher c’est de ne pas nous avoir sollicité pour une action commune. Leur plateforme, cependant, nous est commune et plus particulièrement le service public, il y a lieu, de la part de la tutelle, d’y remédier», poursuit notre interlocuteur. Sur le même registre de la contestation, M. Merabet rappelle avoir anticipé sur la grogne qui a gagné le secteur et «appelé la tutelle, au mois de septembre 2017, donc bien avec le mouvement de grève du Camra, déclenché au mois de novembre 2017, à la table des négociations». Les médecins résidents n’ont peut-être jusque-là rien obtenu de la part du département de Mokhtar Hasbellaoui, mais ils ont gagné en sympathie auprès de l’opinion publique. En outre, ils ont satisfait à la condition de ce même Hasbellaoui qui a exigé la reprise. En principe, le dialogue doit reprendre entre les deux parties. Nous interpellons le ministre pour qu’il honore son engagement», conclut Lyes Merabet. A l’inverse, du côté du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), Lounès Ghachi considère qu’«avec huit mois de grève, le Camra était devenu un mouvement sans issue». «Nous ne sommes pas solidaires et nous ne serons pas solidaires, car ils ont pris en otage les hôpitaux. Fort heureusement, ces mêmes hôpitaux comptent des paramédicaux et des spécialistes qui ont assuré le service minimum et les gardes sur lesquels ils ont fait l’impasse», explique Lounès Ghachi. «Non seulement le Camra est une organisation non agréée, elle a également refusé l’offre d’actions communes qui leur a été proposée par les syndicats du secteur », conclut le président du SAP.