Le Gouverneur de la Banque centrale, Salah Eddine Taleb, a indiqué que les réserves de change de l’Algérie s’établissent aujourd’hui à plus de 60 milliards de dollars correspondant à 1,5 an d’importations de biens et services, contre 44,7 milliards de dollars de réserves en devises à fin septembre 2021.

Par Khaled Remouche
A l’occasion de la célébration du 60e anniversaire de la création de la Banque d’Algérie, le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane a annoncé, lors de son allocution d’ouverture de la conférence sur les défis futurs des banques centrales, organisée hier à Alger, l’ouverture du capital de deux banques publiques en 2023, et ce, en application d’une décision du chef de l’Etat prise lors de la rencontre sur la relance économique au cours de l’été 2020.
Il a également invité les opérateurs privés nationaux à ouvrir des banques privées à capitaux locaux en Algérie, en un mot des banques nouvelles, des banques spécialisées. Le cadre réglementaire actuel permet de tels investissements qui accroîtront les financements accordés aux entreprises et aux ménages et la concurrence sur le marché. Cela favorisera la multiplication des produits. Une autre facilitation accordée par le premier magistrat du pays aux entrepreneurs privés nationaux au cours de cet évènement.
Le Premier ministre a également annoncé, outre celles prévues en Afrique subsaharienne et en France, l’ouverture de succursales ou de filiales de banques algériennes dans les pays arabes, avec le soutien du Fonds monétaire arabe dont le Directeur général, Docteur Abderrahmane El Hamidi, invité d’honneur de la Banque d’Algérie, était présent à la conférence.
Aïmene Benabderrahmane a également indiqué que la Banque d’Algérie compte adopter la monnaie numérique. Elle a en projet, la création du dinar numérique. «Parmi les principaux chantiers de la Banque d’Algérie figure la numérisation des paiements, en s’orientant vers l’adoption d’une forme numérique du dinar dont la Banque d’Algérie assumera l’émission, la gestion et le contrôle sous le nom de dinar numérique. Le dinar numérique algérien contribuera à terme un soutien à la forme physique de la monnaie fiduciaire (ndlr, billets et pièces de monnaie)», a-t-il précisé.
Le Secrétaire général du Conseil de la monnaie et du crédit a indiqué que cette monnaie virtuelle, qui sera créée par la Banque d’Algérie, est une alternative à la cryptomonnaie. Dans la mesure où la Banque d’Algérie assure les aspects sécurité liés aux transactions réalisées grâce à ce dinar numérique. Le Premier ministre a ajouté que la nouvelle loi monnaie et crédit encourage l’innovation et la numérisation. Cette voie a été ouverte avec la première banque digitale arabe créée en Algérie, celle de Natixis Algérie en 2018.
Le Premier ministre a également indiqué que la masse monétaire a atteint 22 000 milliards de dinars, contre 4,7 milliards de dinars au début de l’indépendance du pays. Les crédits à l’économie s’élèvent à 10 000 milliards de dinars au profit des entreprises pour favoriser la croissance économique du pays, contre 2,4 milliards de DA aux premières années de l’Indépendance. Le Premier ministre a également indiqué que la Banque d’Algérie imprime 300 millions de billets de banque. Il a annoncé les travaux du nouvel hôtel des monnaies de la Banque d’Algérie qui seront lancés en 2023. Il constituera un pôle financier avec la poursuite de sa principale mission l’impression de billets de banque mais avec des moyens plus modernes.

2 100 milliards de dinars de liquidité bancaire
Le gouverneur de la Banque d’Algérie, Salah Eddine Taleb, a indiqué, au cours de son intervention, que les réserves de change de l’Algérie s’établissent aujourd’hui à 60 milliards de dollars correspondant à 1,5 an d’importations de biens et services. Il a observé que l’augmentation des réserves de changes au cours de la période d’aisance financière et le remboursement de la dette par anticipation, en 2006, ont permis à l’Algérie de résister aux chocs économiques extérieurs, à la crise des subprimes en 2008, la crise économique née de la chute des prix du baril en 2014 et aux effets de la crise sanitaire en 2020.
En 2022, le défi, a-t-il observé, est la maîtrise de l’inflation exacerbée par une forte inflation mondiale. La Banque d’Algérie à travers la politique monétaire et la politique de change s’efforcera de réduire cette inflation au profit des consommateurs algériens.
Le Gouverneur de la Banque d’Algérie a annoncé que la 47e session du Conseil des gouverneurs des banques centrales arabes se tiendra en septembre prochain à Alger. Quant au Directeur général de la Banque d’Algérie chargé du crédit, Abdelhamid Boulouadnine, il a indiqué que la liquidité bancaire s’est améliorée de 500 milliards de dinars en 2020 à 2 100 milliards de dinars actuellement, ce qui favorise l’octroi de crédits aux entreprises permettant de relancer l’économie nationale. Un autre indicateur au vert tout comme l’amélioration des indicateurs de solvabilité des banques, citée par des représentants de la Banque, montre la résilience du système bancaire et financier algérien aux chocs extérieurs, selon la Banque d’Algérie. n