Sportivement, ça ne devait être qu’un quart de finale d’une compétition de seconde catégorie. Toutefois, la rivalité entre le Maroc et l’Algérie lui a donné un cachet spécial. Personne ne voulait perdre ce match. Il y avait alors beaucoup de paramètres à considérer. L’orgueil était en jeu.
Le matraquage médiatique était là. La politique n’était pas loin. Sur les réseaux sociaux, l’affrontement prenait des allures d’un blockbuster footballistique. D’ailleurs, plus de 1.6 million de personnes ont suivi la partie sur la chaîne YouTube de BeIN Sports par exemple. Un record d’audience dans cette compétition après celui de la rencontre entre l’Algérie et l’Egypte (1.3 million) lors de la phase de groupes.
En parlant de million, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a pris soin de congratuler les «Verts» pour leur performance. «Félicitation, un million et demi de fois champions», pouvait-on lire dans un tweet sur la page officielle du premier responsable du pays. Par ailleurs, pour montrer que l’enjeu de cette explication dépassait significativement les contours purement sportifs, même le chef d’état-major de l’armée, le général de corps d’armée Saïd Chengriha a salué la qualification des «Fennecs» sur la page Facebook officielle du ministère de la Défense. Rien que ça.
Twitter et Facebook enflammés
Au milieu des tensions et du froid diplomatique entre l’Algérie et le Royaume chérifien, lancer des «piques» est de bonne guerre. Et on ne doute pas que les Marocains auraient fait de même s’ils avaient eu le dernier mot dans ce duel. Ce «jeu» de provocation était remarquable sur les différentes plateformes numériques à l’instar de Facebook et Twitter.
La crise diplomatique entre les deux voisins a «boosté» ce comportement. Et c’est les vainqueurs qui ont pris un malin plaisir à narguer les vaincus. Surtout que les Marocains étaient persuadés que l’Algérie n’avait pas les moyens pour les empêcher de confirmer leur suprématie dans une compétition durant laquelle ils comptaient montrer leurs muscles. Il s’est avéré que les Dz ont toujours un tour pour brouiller les plans. D’ailleurs, sur le terrain, les joueurs n’ont pas hésité à déployer le drapeau de la Palestine avec ceux de l’Algérie. Après avoir acté la domination, c’était le temps de dénoncer la normalisation. Hors virtuel, l’ambiance était plutôt festive. Des milliers d’Algériens n’ont pas hésité à défiler pour s’enorgueillir de cette qualification. Même à Paris, des ressortissants ont investi les grandes artères de la capitale. Parfois, c’était un peu tendu avec les forces de l’ordre. Quelques dégâts matériels ont été recensés mais rien de grave. M. T.