Les heureux lauréats du BAC 2022 peuvent partir en vacances l’esprit libre après des mois de stress, de labeur, et de dépenses faramineuses des parents pour les cours de soutien … obligatoires.
Un autre parcours du combattant va néanmoins se manifester avant de faire les valises pour la grande bleue. Le choix d’une filière pour cadenasser un avenir qui ne se décline qu’avec un passe vers le boulot, une licence, ou plus si affinités.
Le BAC est en Algérie une grande histoire d’amour entre lui et… les parents d’élèves. Le BAC est depuis des années une distinction sociale, un Graal fabuleux, alors qu’en fait il n’est qu’un grossier maquillage servant à cacher l’hideuse réalité d’un enseignement pétrifié.
De réformes en réformes, le BAC n’est finalement que l’apogée de nombreux bricolages qui ont caractérisé l’école algérienne que l’on affuble à raison de sinistrée, la triche qui est devenue la matière principale au baccalauréat, il y a maintenant le fléau des cours dits de soutien. Des cours qui n’étaient dispensés, à une époque que les moins de 30 ans ne connaissent pas, qu’aux cancres qui rasaient les murs pour aller en faire.
Actuellement, l’enseignant a troqué son tablier blanc immaculé pour un cache-poussière de commerçant pollué par le chantage à la bonne note et les rentrées faramineuses d’un commerce du savoir que l’on ne dispense plus sur les bancs de l’école mais dans des caves poisseuses et des garages qui sont les nouveaux antres d’une instruction détournée.
Le BAC a-t-il donc encore une valeur sous nos latitudes ? Rien n’est moins sûr quand on constate que l’écrasante majorité des élèves de la (normalement) prestigieuse école de mathématiques a échoué à sa première année, sachant que la moyenne pour y accéder est astronomique, et que quand l’universitaire à la fin de son cursus demande à son géniteur de lui faire une demande de recrutement…
Pourtant, débarrassé du carcan d’un enseignement sclérosé à tous les niveaux, nos informaticiens et nos médecins font merveille au-delà de la Méditerranée, la preuve que le mal n’est pas dans nos chères têtes brunes mais bien dans ceux qui sont censés les coiffer.
Mais qu’importe. Avec un «rabais» à 9,50 de moyenne, le cru des nouveaux bacheliers n’a pas atteint les 60 %. Ce qui n’empêchera pas le satisfecit du ministre de l’Education sur ce qui n’est plus, finalement, qu’un quitus pour l’université…