Les 26 Etats de l’espace Schengen ne comptent pas alléger la procédure d’octroi de visas aux Algériens. Ainsi, ils ont décidé, outre le maintien du dossier exigé actuellement, de revoir le coût du visa. Il coûtera à partir du 2 février prochain entre 102 et 107 euros. Cette décision, selon le consulat général de France à Alger, est l’une des modifications apportées au code communautaire des visas mis en œuvre par les 26 pays membres de l’UE.
Sur un autre volet, le consul général Marc Sédille a informé que pour l’année 2019, les trois consulats généraux de France en Algérie, à savoir Alger, Oran et Annaba, ont reçu 501 300 demandes de visas contre 568 882 en 2018. Cela équivaut à une baisse de 21% des demandes. Sur les 501 300 demandes, 272 054 de court séjour ont été délivrées contre 293 926 en 2018, soit une baisse de 7,5 %. Selon le consul général, cette baisse s’explique, essentiellement, par la baisse des demandes qui a entraîné, d’une manière mécanique, celle des visas délivrés. Sauf que, précise M. Sédille, la délivrance de visas pour 2019 était supérieure à celle de 2018. Elle est de 54% en 2019 contre 51,5 % en 2018. Cette hausse est expliquée par «le respect des critères Schengen» par les demandeurs en matière «d’hébergement et de financement du séjour». «5 % des visas délivrés sont des visas d’établissement en France», a précisé le consul général, ajoutant que pour les étudiants, 5 237 visas leur ont été délivrés contre 6 346 en 2018. Il a expliqué cette baisse par le durcissement des procédures, notamment, sur le volet financement des études. M. Sédille a souligné que plus de 30 000 étudiants algériens suivent leurs études en France. «L’Algérie est au 3e rang des pays demandeurs de visas, après la Chine et la Russie», a-t-il informé. Concernant les détournements de l’objet du visa, le consul général a rappelé que près de 15 000 Algériens ont été contrôlés en situation irrégulière en France en 2019. Il a précisé, à ce propos, que ces contrôles n’aboutissent pas souvent à des expulsions, assurant que les autorités des deux pays «coordonnent très positivement» sur cet aspect. Cependant, aux côtés de ces décisions qui s’apparentent à un tour de vis dans l’octroi des visas, Marc Sédille a rassuré que l’année en cours sera aussi celle des facilitations pour certaines catégories. Il a cité les conjoints de Français, qui vont bénéficier d’une mesure «immédiate» de facilitation d’accès aux visas. «Les conjoints de Français déposeront leurs visas sans rendez-vous chez le prestataire», a-t-il indiqué. «85 % des demandes ont été acceptées dans ce cadre», a-t-il dit. Il a ajouté que ceux qui ont eu des visas au cours des deux dernières années verront leurs rendez-vous de renouvellement rapprochés. Il sera de moins de dix jours à Alger. D’autres catégories bénéficieront aussi de certains avantages dans l’octroi des visas, notamment «ceux qui participent à la relation bilatérale entre l’Algérie et la France», a-t-il indiqué, rappelant, dans ce contexte que 121 partenariats ont été signés avec des entreprises afin de faciliter à leurs personnels l’accès au visa. «Ce public visé bénéficiera d’un dispositif attractif», a-t-il souligné.
D’autres facilitations bénéficieront également «aux jeunes actifs» des deux pays. Sur ce registre, M. Sédille a rappelé que l’accord bilatéral signé entre les deux pays, en 2016, visant à encourager la mobilité des jeunes professionnels, inclut les facilitations d’accès aux visas aux jeunes des deux pays dans le cadre de cet accord. Les facilitations décidées ne concernant nullement le grand public, ce qui s’apparente à un nouveau tour de vis dans la procédure d’octroi de visas aux Algériens. n