Par NAZIM BRAHIMI

Bien avant l’installation de la commission nationale qui sera chargée de la révision des subventions publiques, le dossier fait réagir tous les segments de la société.
Le report de l’installation de cette commission semble cependant donner plus de temps à la réflexion autour de cette équation aux enjeux multiples sur le quotidien des Algériens.
Les opinions qui s’expriment, depuis que le président de la République a fait état de son intention de revoir le système des subventions publiques, confirment la complexité de l’équation autour de laquelle s’affrontent manifestement deux thèses.
Il y a en effet, ceux qui défendent le projet de révision des subventions en faisant valoir les incohérences et autres injustices créées par le système en place depuis l’indépendance du pays au nom du « caractère social » de l’Etat.
Le directeur général du budget au ministère des Finances a expliqué à l’occasion d’une journée parlementaire consacrée à cette question que le problème des subventions publiques généralisées ne se limite pas à «l’étendue des dépenses» mais à l’intérêt même de ces dépenses et à leurs effets négatifs par rapport aux objectifs souhaités ».
Le même responsable a tenté, en se basant sur des chiffres tirés d’une évaluation des dispositifs de subventions des produits de base (alimentation, énergie et eau) effectuée par les pouvoirs publics, de mettre en avant la caducité des subventions qui profitent aussi bien aux ménages riches qu’aux ménages pauvres.
Autrement dit, les subventions publiques telles qu’elles sont orientées jusqu’à présent consacreraient une injustice parmi les citoyens. Ce qui serait un argument massue pour abandonner ce principe, suggère le même responsable, pour qui il ne s’agira, dans l’esprit de la révision, que d’un « meilleur ciblage».
Or, ce projet de réforme des subventions suscite des oppositions d’ordre politique, mais aussi des réserves pour des considérations de faisabilité technique. Des entités politiques, à l’image du PT, tiennent à ce que l’Etat n’abandonne pas ce principe et cet acquis quelle que soit la motivation financière.
D’autres avis évoquent les difficultés techniques pour mettre à exécution la réforme des subventions, citant le retard qu’accuse l’administration dont la modernisation s’accomplit laborieusement. C’est dire combien le gouvernement a du pain sur la planche pour faire passer son projet sans susciter la colère des populations dans un contexte social visiblement pas favorable à une telle « rupture ».