Un arbitrage un peu vicieux, l’adversaire qui revient au score sur un fait de jeu et un match disputé après trois jours à peine de récupération, l’équipe nationale a pu faire abstraction de tous ces éléments et se qualifier en finale de Coupe d’Afrique des nations. On avait peur qu’ils flanchent physiquement, mais les «Verts» ont tenu. Solidement. La différence s’est faite mentalement. Après la qualification face au Nigeria, Djamel Belmadi, sélectionneur de l’Algérie,
l’a soulignée. Fièrement.
Avant le génie de Mahrez et son splendide coup franc dans les ultimes secondes de la rencontre, il y avait ces 90 minutes durant lesquelles les Fennecs se sont battus admirablement. Pourtant, en face, il y avait de redoutables Nigérians qui ont leurs traditions dans cette compétition. On parle d’une sélection au CV impressionnant dans cette compétition avec 15 demi-finales disputées en 17 participations. Rien que ça ! Le driver des Fennecs l’a reconnu : « on savait que ça allait être un match difficile. Les joueurs ont fait une bonne première période. On aurait pu marquer d’autres buts. La deuxième mi-temps était difficile. On était peut-être fatigués mais il y avait aussi la qualité de l’adversaire. Après le penalty, les joueurs ont bien réagi. Ils ont montré de la force mentale pour rester dans le match et repasser devant. Avec plus de précision, on aurait pu faire plus mal. Le coup franc était magnifique. On a la chance d’avoir un joueur comme Mahrez.» De cette déclaration, deux éléments ressortent : la force mentale et la recherche constante de la perfection d’un Belmadi qui aime la gagne. D’un technicien qui a affiché ses intentions dès sa désignation sur le banc de notre sélection.
Un onze compact
Avant-hier, au stade International du Caire, les «Guerriers du Sahara» étaient de vrais battants. Statistiquement, ils étaient légèrement moins bons en possession (51% contre 49%). Pour ce qui est des tirs, les Nigérians étaient devant (11 pour 4 cadrés contre 8 pour 2 cadrés). Mais posséder n’est pas gagner comme tirer n’est pas marquer. Les véritables occasions étaient algériennes.
Mais surtout, il y avait cet avantage pour ce qui est de la bataille et les duels avec 56 remportés pour «El- Khadra» contre 47 pour les camarades d’Ahmed Musa. La présence à ce niveau aura fait la différence et montré l’envie d’aller au-delà des attentes et des espérances. Pourtant, il faut l’avouer, rares sont ceux qui croyaient que Aïssa Mandi & cie pouvaient avoir ce rendement et afficher ce niveau de performance dans un tournoi avec beaucoup de spécificités. Un événement atypique ayant ses propres exigences. Dimanche, les joueurs se sont surpassés et entraidés pour pouvoir se qualifier. La solidarité était palpable avec Mahrez qui a décroché pour donner un coup de main à Zeffane. Au même titre que Feghouli qui a occupé les espaces pour les fermer afin que le dangereux Musa reste isolé.
Ambition légitime et intacte
L’aspect psychologique a été déterminant plus que la fraîcheur physique. Et ce détail, Belmadi l’avait souligné avant cette sortie :« Quand on joue une demi-finale de CAN, la récupération, surtout sur le plan mental et psychologique, va un peu plus vite. Tout le monde a envie de jouer une demi-finale de CAN, cela faisait longtemps que cela nous était pas arrivé.»
Une remarque que le scénario du match est venu confirmer avec le ticket pour la finale à la clé. A une étape d’une éventuelle consécration, le chef de la barre technique de l’EN préfère rester mesuré et ne pas s’enflammer : «Au peuple algérien, je veux dire que je ne suis pas un politicien, pas un faiseur de miracle, pas un sorcier. Mais on va se battre comme on s’est battu jusqu’à présent. Voilà ce que je peux promettre : on va faire le maximum. On ne peut promettre ce qu’on n’a pas entre les mains.» Au vu de ce qu’ils ont montré dans ce tournoi après 6 sorties et autant de victoires avec 12 buts marqués et 2 concédés, ils peuvent naturellement en rêver car ayant les qualités pour le réaliser.