Le chiffre a déjà circulé dans les médias et les organismes spécialisés. Il a été confirmé hier par un communiqué de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), le secteur a perdu 460 milliards de dollars au premier semestre ! Cette perte colossale a été entraînée par la chute du nombre de touristes internationaux sous l’effet de la pandémie mondiale de la Covid-19.
Cette chute de 65% du nombre de touristes internationaux, selon l’OMT, générée par les fermetures des frontières et les restrictions pour les voyageurs, a provoqué des pertes qui «multiplient par cinq celles enregistrées durant la crise économique et financière de 2009».
«C’est un secteur dont dépendent des millions de personnes pour gagner leur vie», a alerté le Secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili, cité dans le communiqué. Selon l’organisation, l’évolution du tourisme au mois d’août laisse prévoir «une baisse de la demande proche de 70%» pour toute l’année 2020, alors que certaines régions du monde, comme l’Europe, connaissent depuis cet été un rebond de l’épidémie conduisant à de nouvelles restrictions pour les voyageurs. «Le retour au niveau de 2019 en termes d’arrivées de touristes prendra entre 2 et 4 ans», a ajouté l’OMT. D’ici là, les compagnies aériennes souffrent et demandent une meilleure coordination entre Etats pour mettre fin aux restrictions «chaotiques» aux frontières, proposant des tests systématiques dans les aéroports de départ, alors que le trafic reste très faible.
Les compagnies aériennes veulent des «tests rapides et fiables»
Ainsi, les compagnies aériennes européennes et l’Association internationale du transport aérien (Iata) ont exigé, mardi 15 septembre, une meilleure coordination entre Etats. Selon l’AFP, l’Association Airlines for Europe (A4E), qui regroupe les principales compagnies européennes, a réclamé, au cours d’une conférence de presse par vidéo, la mise en oeuvre de «tests rapides et fiables» de la Covid-19 au départ pour éviter une mise en quarantaine «qui devrait être une mesure de dernier recours» à l’arrivée. Elle met en cause «des restrictions chaotiques aux frontières» et «la confusion régnant autour des mesures de quarantaines, de formulaires passagers qui sont variables et des exigences de tests» selon les pays, dans la faible reprise cet été.
Dans une déclaration à une chaîne de radio française, Alexandre de Juniac, Directeur général de l’Association internationale du transport aérien (Iata), a «demandé aux gouvernements de lever les restrictions aux frontières». «On a mis en place toute une procédure pour faire redémarrer le trafic aérien, mais les gouvernements ont maintenu – d’ailleurs dans un relatif désordre – des mesures de restriction, principalement des mesures de quarantaine ; il faut comprendre que c’est une dissuasion totale à toute forme de voyage, a-t-il déploré.
«Nous disons aux gouvernements, nous comprenons que vous ayez le souci de protéger la population, et notamment contre la ré-importation du virus. Ce que nous vous proposons, et nous sommes en train d’en discuter dans le cadre de l’organisation de l’aviation civile internationale, avec la contribution des autorités sanitaires, c’est de mettre en place une procédure de tests des passagers, qu’ils soient systématiquement testés à l’aéroport de départ, pour que le pays d’arrivée sache qu’il y a un risque absolument minimal que les passagers qui arrivent chez lui soient infectés par le virus», a précisé M. de Juniac.
Si le trafic s’est légèrement amélioré en Europe en juillet, il a stagné en août avec seulement 30% de voyageurs par rapport à la même période l’an dernier, selon A4E. <