aux syndicats dénoncée

PAR MILINA KOUACI
Le projet de loi portant statut particulier des corps spécifiques de l’Education a été remis à la Direction générale de la Fonction publique. Des syndicats déplorent la non-remise de la mouture d’une copie du projet, tandis que d’autres, s’ils applaudissent les dernières déclarations du ministre de l’Education nationale liées à ce dossier, estiment qu’elles restent «vagues».
Le ministre de tutelle Abdelhakim Belabed a indiqué que le statut particulier répond aux exigences sociales, professionnelles et pédagogiques de l’enseignant, il comporte plusieurs nouveautés en faveur des employés, plusieurs mesures en faveur de l’enseignant, notamment pour ce qui est du classement, la réduction du volume horaire des trois cycles, la dispense des travaux non pédagogiques et la réinstauration de l’autorité pédagogique de l’enseignant. Cependant, le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) refuse la politique du «fait accompli». «La non-remise d’une copie du projet de loi aux syndicats du secteur confirme l’absence d’une vision claire pour une loi qui traduit une politique éducative qui garantit la stabilité du secteur et la promotion de l’école publique», indique le syndicat dans un communiqué rendu public.
Le CLA qui s’est réuni en session ordinaire jeudi et vendredi dernier au lycée Khadidja-Benrouissi refuse la politique du fait accompli et demande à la tutelle de lui soumettre une copie du projet de loi en question. Le projet de loi remis à la Fonction publique sera ensuite soumis à la commission ad hoc du gouvernement et par la suite au gouvernement pour examen. Dans ce sens, les syndicats autonomes réclament toujours une copie du projet de loi pour le décortiquer et l’enrichir. Pour le secrétaire général du CLA, Zoubir Rouina, «il est prématuré de s’exprimer ou de trancher sur le texte de loi sans que la copie ne soit rendue publique», en demandant en parallèle de réinstaurer la retraite sans condition d’âge. De son côté, le président de l’Organisation nationale des professeurs du primaire tient à rappeler que «le statut particulier ne répond pas aux revendications et ambitions des enseignants, et ce, en dépit des récentes déclarations du ministre de l’Education. Ce dernier a exprimé à maintes reprises sa déception quant à la non-remise de la mouture du nouveau texte de loi et la non-prise en charge des revendications des enseignants, laissant entendre que le prochain texte n’améliore pas la situation des enseignants, alors que ce dossier a été ouvert à cet effet.
Pour sa part, le président de l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef), Sadek Dziri, a relevé l’imprécision dans les annonces du premier responsable du secteur, mais «annonciatrice de positivité». Il propose d’unifier la classification des enseignants des trois cycles. Il fait savoir que 85% des enseignants des trois cycles recrutés au cours des dix dernières années ne sont pas diplômés des ENS, estimant ainsi que «l’unification de la classification est importante et garante de la stabilité du secteur».
Idem pour la réduction du volume hebdomadaire de l’enseignant qui est synonyme de révision des programmes ; une revendication phare des syndicats enseignants. <