Lors des Jeux Olympiques 2020 de Tokyo, l’Algérie a enregistré des performances désastreuses avec 0 médaille. Ce bide sportif a été précipité par l’absence de politique sportive. Aussi, la participation aux Olympiades a été marquée par le forfait, motivé par des paramètres « politiques », du Judoka Fethi Nourine. Le sport et la politique ont un lien étroit. Encore faut-il qu’ils se jalonnent dans le bon ordre. Lorsqu’on fait l’autopsie de la débâcle algérienne au Japon, on se rend compte que la politique de « l’ultra-coubertinisme » et celle de la « lose » endémique ont pris le dessus sur le sport. Et les résultats sont sans appel.
Par Mohamed Touileb
Avec 44 athlètes Dz officiellement qualifiés aux Olympiades japonaises, la quantité était bien là. Il s’agissait de la 8e plus forte délégation en 13 participations dans l’histoire. Toutefois, techniquement, on peut dire que c’est la plus faible depuis l’opus 1992 à Barcelone (38 sportifs) quand on considère qu’il y a eu des qualifications dans disciplines via le système de quotas pour la séquence au Japon.
L’instinct et la conviction prime sur les dispositions
Le recul a donc touché la quantité tout comme la qualité avec des éliminations de nos participants dès le premier tour dans les 13 disciplines dans lesquelles ils ont concouru. On enlève l’haltérophilie avec Walid Bidani qui a dû renoncer au concours de sa discipline car touché par la Covid-19. Les forfaits, il y en a eu pour des raisons sanitaires mais aussi pour d’autres « extrasportives ». Bien évidemment, on ne peut pas omettre celui de Fethi Nourine qui pouvait concourir au judo mais qui a décidé de renoncer à un moment important de sa carrière par « conviction ». La politique est venue transgresser la charte olympique. Mais ce qu’on peut retenir, c’est que le champion d’Afrique des -73kg a agi seul sans avoir été « conseillé » par les responsables du Comité Olympique algérien (COA) présents à Tokyo. Principalement par Hassiba Boulmerka, la cheffe de la délégation. Dans sa partie de tableau, le judoka a vu un combattant de l’entité sioniste se dresser sur sa route. Une adversité hautement sensible parce que l’Algérie a une position nette par rapport à la cause palestinienne. Mais il s’est avéré que rien n’a été établi à l’avance et qu’aucune directive n’a été donnée à nos sportifs.
Berraf, le protocole fatal
On dit que « gouverner c’est prévoir ». Et même pour ce contexte complexe, il n’y a eu aucune disposition de prise. Cependant, ce qu’il faut savoir, c’est que cette affaire qui en rapport à l’imbroglio sur le sol palestinien peut décider du sort de certains. La preuve avec Mustapha Berraf, patron (par grâce des décideurs du temps de Bouteflika) sortant du COA, qui a été éjecté pour s’être levé dans la cérémonie de médailles dans laquelle a été entonné l’hymne israélien.
Un protocole fatal pour le prédécesseur d’Abderrahmane Hammad. Le malheureux Berraf n’a même pas été au bout de son second mandat pour cette maladresse. Là aussi, la politique a pesé. Parce que l’attitude de celui qui a cumulé 20 ans à la tête de l’instance morale du sport algérien ne pouvait pas restée « impunie » pour avoir « reconnu » l’existence d’une entité nommée « Israël ». Toutefois, on lui avait jamais demandé des comptes ou sanctionné pour avoir failli dans sa mission qui consistait, principalement et normalement, à aider le mouvement sportif olympique et le sport d’élite à se porter mieux.
L’honneur politique d’abord, les honneurs sportifs après
Parallèlement, même si Nourine n’a passé aucune minute sur les tatamis nippons, il a été accueilli en héros. Le natif d’Oran a eu droit à des honneurs et une médaille d’or symbolique pour avoir préservé la dignité et perpétué la devise qui veut que l’Algérie soit « avec la Palestine » peu importe si cette dernière « est opprimée ou oppressante ». Une tournure qui perdure depuis le temps de feu Houari Boumediene. Pourtant, la cartographie mondiale a changé depuis. Le Sionisme a dévoré la carte de la Palestine comme une gangrène. Ceux qui dirigent les affaires du sport ont fait autant.
L’incompétence a grappillé énormément de terrain. L’appareil de gestion est métastasé. Même si Berraf a laissé son fauteuil vide, des foyers de tumeurs malignes sont toujours là pour affaiblir encore plus un corps sportif blêmi et à genoux. L’ordre des choses n’est pas le bon. Quand le sport politique prime sur la politique sportive c’est très mauvais. C’est même mortel.
Excès de « Coubertinisme » : la politique anti-gagne
Aujourd’hui, les performances dans un évènement comme les JO sont un baromètre pour mesurer la puissance d’un pays. Pour preuve les Etats-Unis et la Chine ont trusté le plus de podiums aux Olympiades. On parle là de deux des plus grandes puissances mondiales. Comme quoi, le rapport sport – politique n’est pas sans fondement. Le lien existe bel et bien. Reste à savoir trouver le bon équilibre et positionnement. Et c’est loin d’être gagné chez nous tant l’anomalie dure depuis longtemps.
Pour ne rien arranger, le fait de compiler les contreperformances ne semblent pas déranger ceux qui sont en charge de diriger le sport chez nous. La politique du « Coubertinisme outrancier est maladive est là depuis 4 éditions. Rien qui puisse motiver les athlètes et les responsabiliser pour viser de monter sur l’estrade des décorations. Avoir un peu de pression c’est important pour se surpasser. Et cela, nos sportifs doivent aussi l’apprendre avec une mentalité de la gagne à instaurer.