A la veille du verdict, attendu aujourd’hui au niveau de la Cour du Ruisseau (Alger), un quatrième rassemblement en solidarité avec le journaliste, Khaled Drareni, a été organisé dans l’enceinte de la maison de la presse Tahar-Djaout.
Comme lors des précédentes actions, c’est la libération du journaliste, incarcéré à la prison de Koléa, qui a été réclamée. «Khaled Drareni est un journaliste libre», «Khaled Drareni n’est pas un khabardji», «libérez Drareni» sont les mots d’ordre de cette nouvelle mobilisation, la quatrième du genre depuis l’arrestation du journaliste, condamné le 10 aout dernier à 3 ans de prison ferme et à une amende de 50 000 DA pour «incitation à attroupement non armé» et «atteinte à l’unité nationale».
Lors du procès en appel tenu mardi dernier, le Procureur a requis quatre ans de prison ferme et 50 000 DA d’amende à l’encontre du journaliste Khaled Drareni, des militants Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche, un réquisitoire fortement critiqué par le collectif des avocats et des pans de l’opinion publique.
Dans ses réponses au juge, le journaliste n’a pas cessé de répéter qu’il n’avait fait que son métier de journaliste qui ne peut constituer en rien une quelconque menace à l’ordre public. «Est-ce que l’exercice du travail de presse porte atteinte à l’unité nationale ?», «Je suis là parce que j’ai couvert le Hirak en toute indépendance», «depuis le premier jour, je n’ai fait que mon métier de journaliste», étaient les réponses du journaliste lors du procès en appel qui avait duré jusqu’à tard de la soirée.
Comme lors du procès en première instance, la condamnation de Khaled Drareni à 3 ans de prison ferme a suscité une vague d’indignation et de désapprobation auprès des professionnels de la presse et d’autres pans de la société qui ne cessent depuis d’exprimer leur solidarité au détenu, qui bénéficie également des signes de soutien émanant de l’étranger notamment de la part des médias et des organisations du secteur. «Dans le cas de Drareni, on ne lui a pas appliqué la loi organique sur l’information car tous les faits qu’on lui reproche sont régis par cette dernière qui, au demeurant, le protège et ne prévoit aucune sanction pénale. On a contourné la loi sur l’information pour lui appliquer le code pénal. Nous continuerons nos plaidoyers jusqu’à sa libération», a fait remarquer un membre du collectif de défense du journaliste.
Arrêtés le 7 mars lors d’une marche à Alger et présentés le 10 du même mois devant le juge, le journaliste Drareni a été mis sous contrôle judiciaires, alors que les deux militants Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche ont été placés en détention provisoire. Par la suite, et en date du 28 mars, le contrôle judiciaire de Khaled Drareni a été annulé en appel pour le placer en détention provisoire, jusqu’au 10 août qui a vu le Tribunal de Sidi M’hamed prononcer la condamnation de Drareni à 3 ans de prison ferme.
Arrêtés dans les mêmes circonstances, Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche avaient été mis en liberté provisoire le 2 juillet dernier tandis que Khaled Drareni a été maintenu en détention, un traitement qu’ont dénoncé les avocats du journaliste qui ont évoqué une «décision arbitraire et politique».
Au cours de l’instruction comme lors du procès, qui s’est déroulé en visioconférence à cause de la pandémie du coronavirus, le journaliste a constamment défendu l’idée qu’il n’a fait qu’exercer son métier «en couvrant les manifestations publiques, mais également celles organisées en faveur du pouvoir». n