On s’attendait à mieux. Mais le Sénégal a fait son pire match en Coupe du Monde 2022 au Qatar lorsqu’il a été appelé à s’expliquer avec l’Angleterre dimanche. Une prestation qui était insuffisante pour espérer durer plus dans le tournoi planétaire. La défaite était cinglante. Un 3-0 qui sonnait comme une preuve que les Sénégalais devront passer encore un palier pour pouvoir rivaliser avec des adversaires de première catégorie.

Par Mohamed Touileb
Aliou Cissé, sélectionneur des « Lions de la Téranga » le sait pertinemment. Ce qui lui a fait défaut dans la compétition, c’est plus sa défense qui n’a pas montré assez de garanties pour espérer aller loin dans l’épreuve. Certes, l’absence de Sadio Mané, atout majeur et qui a dû déclarer forfait pour le Mondial, aura pesé puisqu’il aurait pu être décisif dans les grands matchs. Mais l’arrière-garde aura été le véritable maillon faible tout au long des 4 rencontres disputées sur les terres qataries.

Zéro clean-sheets
La preuve, même le Qatar a réussi à marquer son unique but dans cette CDM face aux Sénégalais. Pour être champions d’Afrique au Cameroun en février dernier au Cameroun, les camarades de Kalidou Koulibaly étaient hermétiques. Ils n’avaient pris que 2 buts en 7 matchs. Parallèlement, lors de l’épreuve planétaire, leurs filets ont tremblé 7 fois en 4 tests. C’était beaucoup.
Naturellement, Cissé a été lucide après la rencontre et a relevé cette « disparité ». « Notre force a toujours été l’assise défensive. Je constate que depuis le début de ce tournoi on a souvent pris des buts. Mais on a marqué aussi. C’est surprenant. En général, notre défense nous permet de faire la différence. Je ne m’attendais pas du tout à ça », avait expliqué l’ancien capitaine et le driver de la sélection.
Il ajoutera : « je peux vous répéter que la force du Sénégal est son assise défensive, reconnue de tous. Le fait d’avoir encaissé autant de buts est inexplicable. Ce n’est pas un problème de système. Les erreurs se payent cash en Coupe du monde. On a pris ces deux premiers buts sur des erreurs techniques. On doit donner le ballon et on le perd. À cet endroit du terrain, les adversaires sont très forts dans les transitions.»

Ça fait partie du « processus de progression »
Sur ce point, on ne peut qu’être d’accord. Et l’absence d’Idrissa Gana Gueye, suspendu pour cumul de cartons, dans le milieu de terrain a pesé. Ça s’est joué sur ces détails. Aussi, il y a le fait que « le Sénégal est 18e au classement FIFA. En face, l’Angleterre appartient au big five mondial. C’est un processus de progression. On travaille pour hisser notre niveau ».
Pour sa 3e participation en Coupe du Monde après 2002 et 2018, le Sénégal n’a pas pu aller chercher la meilleure performance à ce niveau réalisée il y a 20 ans. Pour rappel, Khalilou Fadiga et ses compatriotes avaient pu accrocher les quarts avant de se faire éliminer par la Turquie en prolongations. Cet exploit restera comme l’un des plus grands résultats réalisés par l’Afrique sachant que seuls le Cameroun (1990) et le Ghana (2010) ont pu atteindre ce stade.
Désormais, il ne reste que le Maroc en lice comme représentant de la zone CAF dans ce rendez-vous. Les « Lions de l’Atlas » défieront l’Espagne aujourd’hui à 16h00. Ils tenteront d’aller chercher une place en quarts. Le défi paraît énorme. Mais les Marocains semblent assez armés pour passer cet écueil.
M.T.