Par Mohamed Touileb
Il ne pouvait certainement pas espérer un meilleur dénouement pour sa première expérience sur le banc de la sélection. Madjid Bougherra a mené les «Fennecs» vers le sacre en Coupe Arabe FIFA 2021 avec mention «excellent». Même si ces choix initiaux pour ce qui est de la liste suscitaient, comme Djamel Belmadi avant la CAN-2019, quelques appréhensions, la victoire finale ne peut que lui donner raison. Son apprentissage se déroule de la meilleure des façons.
Il en était fier. Comme tous les Algériens qui ont vécu le parcours des «Verts» tantôt avec exultation et tantôt sur les nerfs. «Bouggy» était particulièrement content parce qu’il a su mener le bateau à bon port : sur la rive de la gloire et de l’or.
Il savoure sans s’enflammer
Le sentiment était spécial comme il a pu le confier : «J’ai encore du mal à réaliser. C’est extraordinaire de gagner un titre. Je ressens une immense fierté. Je voulais retrouver les sensations que j’ai connues en tant que joueur. Mais je crois bien que c’est très différent comme coach». Par ailleurs, il n’a pas manqué de mentionner un détail non moins important : «Pendant cette Coupe Arabe, j’étais le plus jeune entraîneur de toute la compétition. Je le sais, je suis là pour apprendre et pour continuer à progresser», a-t-il déclaré.
C’est les yeux dans les étoiles et la tête sur les épaules que le technicien de 39 ans ressort de cette magnifique campagne. Au Qatar, où il avait justement commencé son apprentissage d’entraîneur chez la réserve d’Al-Duhail SC, Bougherra a mûri encore plus en l’espace de ces 3 semaines de compétitions. Avec 6 matchs dirigés en 20 jours, il a été soumis à un examen intensif qu’il a réussi malgré de nombreux aléas avec des équations adverses qui ne sont pas les plus évidentes à résoudre.
La gestion parfaite du «cas Sayoud»
Au-delà de l’aspect technique, où il y a toujours des carences à parfaire, il a grandement réussi à maîtriser le volet mental (qui reste très important) chez ses joueurs en préservant le degré d’investissement à son paroxysme et en toutes circonstances. On peut penser à cet interminable temps additionnel contre le Qatar ou la fatidique série des tirs au but face au Maroc auparavant.
Mais le plus remarquable des coups reste certainement la gestion du «cas Sayoud». Même s’il ne l’a pas fait jouer que lors de la première sortie qui a mis aux prises les «Verts» aux Soudanais, le «Magic» a incorporé le gaucher à la 65e minute dans la rencontre la plus capitale de l’épreuve: la finale. Et le lutin algérien a pu faire la différence et marquer le but qui a changé le cours de la finale pour offrir le premier titre en carrière au premier responsable de notre deuxième équipe nationale. n