Sonatrach se fixe de nouveaux objectifs et tend vers de nouveaux horizons. Et, il semble que la meilleure option, d’ailleurs «inévitable», dans cette perspective consiste à se tourner le plus tôt possible vers l’exploration et l’exploitation du schiste.

Le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni a encore une fois rappelé la nécessité vitale de développer les hydrocarbures non conventionnels. Il a en effet affirmé, samedi soir à Naâma, lors d’une visite de travail qu’il a effectuée dans cette région, que l’exploitation du gaz de schiste reste une option «inévitable». Le schiste fait partie des solutions mises sur la table pour augmenter le volume de production d’hydrocarbures. Dans une déclaration à la presse en marge de cette visite, le ministre a souligné que les efforts sont orientés actuellement vers de nouveaux horizons de production de l’énergie en vue d’accroître les capacités de gaz et le volume d’exportation de cette énergie vers l’Europe. Des études d’exploration de nouveaux bassins sont en cours à travers plusieurs wilayas. Toutefois, si les résultats ne seront pas concluants, aucune opération de forage ne sera initiée, a-t-il expliqué. Guitouni a également rappelé que l’Algérie compte parmi trois pays au monde qui ont de grandes potentialités en matière de production du gaz et s’attelle à réaliser davantage de composantes de la production énergétique dont l’exploitation du gaz de schiste. Le ministre invite en fait les acteurs du secteur à ne pas laisser filer une occasion précieuse de relever la production par le biais de la promotion et de l’exploitation du non conventionnel. Le potentiel est là pour fournir du volume et une production supplémentaires à long terme. D’ailleurs, plusieurs sources concordantes font état d’un enjeu de plusieurs milliards de dollars dans ces hydrocarbures. Citant une étude de l’Agence américaine d’information en énergie (EIA), établie en 2015, la Conférence des nations-unies sur le commerce et l’investissement, par exemple, estime les ressources techniquement récupérables mondiales de gaz de schiste à environ 7 566,6 trillions de pieds cubes (soit environ 214,5 trillions de mètres cubes). Ces volumes représentent environ 61 ans de la consommation mondiale au rythme de 2016.

Selon les mêmes données, les dix premiers pays détenteurs des RTR (ressources techniquement récupérables) de gaz de schiste par ordre décroissant sont la Chine, Argentine, Algérie, Etats-Unis, Canada, Mexique, Australie, Afrique du Sud, la Fédération de Russie et le Brésil. Ensemble, ces Etats représentent environ les trois quarts des RTR mondiales, précise cet organisme. Et environ la moitié des ressources mondiales se trouvent en Algérie, en Argentine, Canada, Chine et aux Etats-Unis. L’Algérie, à elle seule, détient 707 trillions de pieds cubes (Tpi3) de gaz de schiste, soit 9,3% des RTR mondiales. Elle représenterait plus de la moitié des RTR en Afrique.
L’Afrique du Sud avec 390 Tpi3 (5,1% des RTR mondiales), possèderait également 28% des RTR du Continent. Les pays d’Afrique subsaharienne sont quasiment absents de l’analyse, en dehors du Tchad (3,2% des RTR régionales). Et ce potentiel fait saliver de nombreuses compagnies étrangères.