La Fédération algérienne de football (FAF) empochera 4,5 millions de dollars en guise de récompense pour la consécration en Coupe d’Afrique des nations. Outre cette reconnaissance financière conséquente, Kheireddine Zetchi, « numéro 1 » de la structure, et son Bureau fédéral (BF) s’attendent certainement à une gratitude populaire et une légitimité grandissante. Ont-ils une part dans l’exploit réalisé par l’équipe nationale en Egypte ? On ne le croit pas non. Et on va vous dire le pourquoi du comment.

On ne veut pas plomber l’ambiance et l’euphorie ou faire les rabat-joies. Mais certains doivent se rappeler de ce qu’ils ont pu faire comme tare. De ce qu’ils ont dit dans un passé récent. L’histoire retient ce qu’elle retient. Surtout quand il s’agit de triomphe. Oui, les noms de Kheireddine Zetchi et ceux de la hiérarchie de la FAF seront marqués à jamais dans les annales. L’équipe dirigeante des affaires de la balle ronde algérienne aura été là quand les « Verts » ont signé leur deuxième sacre continental. C’est indéniable. Mais le rôle joué dans la construction de cette équipe magnifique reste discutable.
On rappellera ce mois de novembre 2017, soit un peu plus de 1 an et demi de cela, quand la structure du « sport à onze » s’était fondue d’un scandaleux communiqué qui stipulait que « deux critères seront pris en considération pour convoquer un joueur algérien établi à l’étranger dans l’une des sélections nationales : son engagement inconditionnel en faveur de l’Algérie et sa supériorité technique par rapport aux joueurs exerçant en Algérie.» C’était une mesure prise à l’issue de la dernière réunion du Bureau Fédéral (BF). Zetchi, fraîchement parachuté à la tête de la FAF, venait d’inventer l’« Algéromètre » qui mesurerait l’« Algérianité » des joueurs. Pure discrimination !

De la ségrégation à la réintégration
Suite à cette solution miracle, deux des récents champions d’Afrique, à savoir Feghouli et M’Bolhi, avaient été écartés sans raison par l’entraîneur (si l’on pourrait l’appeler comme ça sachant qu’il n’a pas de diplôme) de l’époque Rabah Madjer. Son arrivée sur le banc (sur instructions venues d’en haut) a failli nous faire perdre la tête et une des plus douées générations.
Comme un symbole, ce tandem «blacklisté» a pu retrouver l’EN après l’arrivée de Djamel Belmadi aux commandes techniques. Et lors de la CAN 2019, « Soso » et le Raïs ont été impressionnants. Le premier nommé aura fait preuve de sacrifices en évoluant à un poste qui n’est pas le sien pour se mettre au service de l’équipe.
Pour sa part, le gardien de 33 ans a sorti une finale de haute volée. Il a d’ailleurs été élu « Homme du match» contre le Sénégal.

Le casting incohérent
Telle une revanche sur le sort, ces deux-là auront fait partie des 23 qui ont permis à « El-Khadra » de trôner sur l’Afrique. Une épopée rendue possible par pas mal d’éléments indésirables auparavant et un driver qui n’était pas le choix prémium : «Ce sera un mondialiste qui a déjà fait ses preuves», avait révélé Zetchi quand il a été questionné sur le profil du successeur de Rabah Madjer dont le carnage avait – heureusement – été arrêté à temps. Or, Belmadi n’a jamais été à la tête d’une sélection ayant disputé la Coupe du monde. Ce qui veut dire que son actuel «employeur» l’avait enrôlé comme ultime recours. Parce qu’il était à court d’idées. Surtout, parce que la rue le voulait pour entraîner l’EN. Par ailleurs, l’autre signe fort est que le meilleur joueur du tournoi, Ismaël Bennacer (21 ans), a été enrôlé par Mohamed Raouraoua, ancien boss de la FAF, avant son départ. Trois expatriés qui ont prouvé que le lieu de naissance n’empêche pas de se sacrifier pour la sélection et donner la quintessence. L’addition de tous ses éléments démontre que l’actuelle composante dirigeante de la FAF n’a pas vraiment œuvrer pour cette gigantesque performance qu’on doit uniquement à Baghdad Bounejdah & cie ainsi que l’ensemble des staffs technique, médical et logistique.