Il fut un temps où le livre religieux se vendait comme des petits pains lors des différentes éditions du Salon international du livre d’Alger (Sila). Des commerçants informels s’y approvisionnaient en grandes quantités pour les écouler dans l’informel.
Mais ce phénomène semble s’atténuer. Et ce, grâce à un contrôle rigoureux, d’après les éditeurs. «Il ne s’agit pas seulement de livres religieux. Des commandes sous cape de tous types d’ouvrages se faisaient dans le cadre du Sila au niveau de maisons d’édition locales et étrangères. Comme les taxes sont exonérées dans le cadre du Sila, ces commandes étaient profitables pour les acheteurs comme pour les pourvoyeurs», indiquent des éditeurs, signalant que le control renforcé a limité également ce genre de pratique. Cette année, les ouvrages d’histoire semblent avoir la cote ainsi que ceux traitant de culture et de patrimoine. «Le roman est en recul. Nous avons pourtant réduit nos prix au maximum. Des réductions de près de 50%. Mais nous avons constaté un grand intérêt pour les livres traitant d’histoire. Pour les ouvrages religieux aussi», indique la maison d’édition Alpha. Ce sont surtout les jeunes, des étudiants pour la plupart, qui expriment un engouement pour ce type d’ouvrages. Pour ce qui est des romans, ce sont surtout les lecteurs de l’ancienne génération qui semblent intéressés par ce genre de littérature. «Tous les ouvrages qui sont restés en stock, y compris les romans, ont fait l’objet d’une réduction de prix. Un livre à 500 DA, par exemple, est cédé à 200 DA. Le prix joue un rôle déterminent au SIla. C’est la première des choses qui attire les clients», souligne Alpha Editions. Cette manifestation attire, en effet, un grand monde. Les stands ne désemplissent pas. A défaut d’acheter, les visiteurs tâtent les ouvrages, les feuillettent avant de s’enquérir des prix. Les ventes-dédicaces attirent, par ailleurs, les visiteurs comme des abeilles. «Certains lecteurs se déplacent des villes intérieures pour les rencontrer. Pour nous, les ventes-dédicaces sont l’un des moyens sûrs nous permettant de vendre le maximum de livres», confient les éditeurs. Une ambiance de ruche particulière est constatée du côté des stands réservés à la Chine, l’invité d’honneur du 23e Sila. La langue chinoise ne semble pas rebuter les visiteurs, composés essentiellement de jeunes étudiants. Au contraire, elle semble les attirer puisqu’ils sont très nombreux qui investissent le stand d’apprentissage de l’écriture des lettres chinoises. Les jeunes visiteurs sont aussi très séduits par les cartes postales et les peintures à eau chinoises qui sont mises en vente. En fait, les «accessoires» littéraires et culturels ont plus de succès que les ouvrages chinois, traduits pourtant et signés par de grands auteurs. Certains prennent la peine de feuilleter des contes pour enfant, plus par curiosité que par intérêt. Cela dit, selon les éditeurs, les contes du terroir ont un certain succès. «Le rapport qualité-prix s’est beaucoup amélioré et un effort est fourni en matière de papier et d’illustration. C’est ce qui explique l’engouement pour les contes édités localement», expliquent les maisons d’édition. Il n’empêche qu’au niveau de certains stands, les contes pour enfant importés, en dépit de leur cherté, sont très demandés. L’un des éditeurs affirme même que son stock de contes importés a été épuisé dès les premiers jours du Sila.n