Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, sera «prochainement» en Algérie. Les préparatifs de cette visite ont été à l’ordre du jour de la rencontre de travail effectuée hier à Pretoria par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
PAR NAZIM BRAHIMI
La visite du chef de la diplomatie algérienne en Afrique du Sud s’inscrit dans le cadre des concertations politiques périodiques entre l’Algérie et l’Afrique du Sud et en prévision des prochaines échéances bilatérales entre les deux pays, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
A l’invitation de son homologue sud-africaine, Mme Naledi Pandor, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra, a effectué une visite à Pretoria dans le cadre des «concertations politiques périodiques entre les deux pays et en prévision des prochaines échéances bilatérales», a précisé la même source.
A cet occasion, le ministre a eu des discussions en tête-à-tête avec son homologue sud-africaine, élargies par la suite aux délégations qui ont mis en avant les relations historiques et privilégiées entre les deux pays et peuples frères ainsi que la volonté des deux parties de renforcer leur caractère stratégique dans le cadre du parachèvement des préparatifs de la 7e session de la haute commission mixte qui se tiendra en Algérie sous la présidence des deux chefs d’Etat, M. Abdelmadjid Tebboune et son frère M. Cyril Ramaphosa qui effectuera prochainement une visite d’Etat en Algérie», selon le communiqué des AE.
Les deux parties ont évoqué «les questions d’intérêt commun au niveau continental et dans le monde, notamment la crise actuelle dans les relations internationales sur fond de conflit en Ukraine, la décolonisation de la Palestine et du Sahara occidental, ainsi que la situation sécuritaire et de paix en Afrique à la lumière des objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine (UA)».
Elles ont relevé «avec satisfaction, une convergence de vues et de positions entre les deux pays sur la base de leur attachement aux principes consacrés dans la Charte des Nations Unies (ONU) et l’Acte constitutif de l’UA outre les principes du Mouvement des non-alignés», selon la même source, laquelle a relevé que les deux ministres ont convenu de la «poursuite et du renforcement de la coordination dans le cadre des réunions ministérielles à tenir en prévision du prochain sommet de l’UA».
Il va de soi que la visite de M. Lamamra en Afrique du Sud et celle annoncée de M. Ramaphosa constituent de nouvelles étapes pour la consolidation de la coopération entre les deux pays qui entretiennent des relations politiques et historiques très solides.
La visite du président sud-africain en Algérie offrira vraisemblablement une opportunité aux responsables d’avancer dans leur ambition d’intégrer le club des BRICS où siège le pays de Nelson Mandela.
D’autant plus que c’est l’Afrique du Sud qui assure depuis le 1er janvier 2023 la présidente tournante du club des BRICS (Brésil, l’Inde, la Russie, la Chine et l’Afrique du Sud) en succédant à la Chine avec l’ambition de contribuer à «former de nouveaux mécanismes de prise de décisions au sein des organisations internationales», alors que les critères d’adhésion aux BRICS seront définis à l’occasion du sommet qu’abritera l’Afrique du Sud au mois de juin prochain.
Les critères connus en juin
«Nous attendons que les Brics fixent les critères en juin prochain avec la tenue du sommet en Afrique du Sud», avait indiqué l’envoyée spéciale chargée des grands partenariats internationaux au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Leila Zerrougui.
Cette dernière avait mis en avant «l’opportunité» qui s’était présentée au pays à travers la participation au dernier sommet des Brics.
«Nous avons eu l’opportunité de participer au dernier sommet des Brics, auquel le président algérien était invité», s’était-elle réjouie.
Pour rappel, ce sommet s’est tenu fin juin, en Chine, sous la présidence de Pékin, par visioconférence. Ce rendez-vous «est sorti avec enthousiasme pour l’inclusion d’autres pays dans le groupe», a ajouté l’envoyée spéciale, mettant en avant la position de la Chine et la Russie qui ont accueilli favorablement la volonté de l’Algérie d’intégrer les Brics.
Les faveurs de la Chine et de la Russie se sont successivement manifestées après que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé, en juillet dernier, que l’Algérie «s’intéresse aux Brics, en ce qu’ils constituent une puissance économique et politique». «L’adhésion au Groupe Brics est tributaire de conditions économiques auxquelles l’Algérie satisfait en grande partie», avait-il affirmé, assurant que ce projet est envisageable.
«Mais n’anticipons pas. Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura de bonnes nouvelles», avait-il expliqué, assurant que «l’adhésion à ce groupe mettrait l’Algérie, pays pionnier du non-alignement, à l’abri des tiraillements entre les deux pôles».
M. Tebboune avait de nouveau évoqué le projet d’adhésion de l’Algérie aux Brics, en septembre, lors de l’ouverture des travaux de la rencontre Gouvernement-Walis. Il avait déclaré que l’Algérie avait pour objectif le développement du produit intérieur de manière à pouvoir adhérer aux BRICS. «Nous nous préparons dans ce sens», avait-il soutenu.