Le président de l’Etat de Palestine, Mahmoud Abbas, a entamé hier une visite d’Etat de trois jours en Algérie qui intervient dans un contexte particulier pour la cause palestinienne, marqué, d’une part, par le soutien de l’Algérie au peuple palestinien et par la normalisation, d’autre part, du royaume marocain avec l’entité sioniste.

PAR NAZIM BRAHIMI
Pour le ministre palestinien des Affaires étrangères, Ryad El-Maliki, l’objectif de cette visite est de parvenir à une meilleure «concertation» en vue du prochain Sommet arabe afin que la cause palestinienne occupe «une place centrale» dans l’ordre du jour de ce rendez-vous.
La rencontre se déroulera, faut-il le préciser, à Alger en mars prochain.
«Plusieurs questions seront évoquées à l’occasion de cette visite de Mahmoud Abbas en Algérie. Il sera question des relations bilatérales entre Algérie et la Palestine comme il sera également question de préparer le Sommet d’Alger», a déclaré, hier, El Maliki à la Radio nationale.
Mercrerdi dernier, c’est le nouvel ambassadeur de l’Etat de Palestine à Alger, Fayez Mohamed Mahmoud Abu Aita, qui a salué les positions «constantes» des autorités et du peuple algériens à l’égard de la cause palestinienne. A propos du prochain Sommet arabe, prévu en mars 2022 à Alger, le ministre des Affaires étrangères RamtaneLamamra a déclaré récemment que ce rendez-vous est «la cible d’attaques pour le faire échouer».«Il y a ceux qui travaillent à saper le prochain Sommet arabe. S’ils échouent, ils rendront la représentation médiocre. Il n’y a plus de masques. Tout le monde est retourné dans le camp où il travaille. Mais nous allons œuvrer à rassembler les Arabes autour de dénominateurs communs sur lesquels nous sommes d’accord», a déclaré Lamamra dans une interview au journal arabe Al Quds Al Arabi.
«L’Algérie a plus de crédibilité auprès des peuples arabes que les promoteurs de la théorie consistant à dire que chaque pays traite ses problèmes comme il l’entend, loin de toute concertation collective, comme l’ont fait les pays ayant normalisé leurs relations avec Israël, comme le Maroc, le Soudan et les Emirats arabes unis», a fait remarquer le diplomate.
«C’est-à-dire qu’ils mettent leurs intérêts avant tout. L’Algérie est restée sur une position équilibrée pour la paix avec Israël. Nous pensons qu’une paix raisonnable, au moins, doit être basée sur l’Initiative de paix arabe, le principe de la terre contre la paix et la création d’un Etat palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale», a-t-il encore souligné.
Lamamra a déclaré que «le peuple algérien est tout à fait favorable au droit des peuples à l’autodétermination, en particulier les peuples palestinien et sahraoui». Le chef de la diplomatie algérienne a également estimé que «tout ce qui touche l’Algérie et conduit à sa faiblesse aura des répercussions sur les deux questions».
En ce qui concerne la visite de Mahmoud Abbas à Alger, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé : «Nous recevrons le président palestinien Mahmoud Abbas afin de confirmer nos positions historiques en faveur de la cause palestinienne.» Le ministre des Affaires étrangères a assuré que «nous ne négligerons pas la mémoire de l’Algérie, son histoire et ses principes», relevant que «nous savons qu’il y a un prix à payer. Mais c’est le destin de l’Algérie de rester fidèle à ses principes, à son histoire et à la mémoire de ses martyrs qui se sont sacrifiés pour que leur pays soit libre, souverain, indépendant et un soutien pour les opprimés».
Il faut souligner qu’après sa visite en Algérie, le président de l’Autorité palestinienne se rendra en Tunisie où il aura un entretien avec son homologue tunisien Kaïs Saeid.