A l’approche du CHAN-2022 qui se tiendra en Algérie du 13 janvier au 04 février prochain,
les tentatives de déstabilisation s’accentuent. Après le faux forfait du Cameroun, c’est autour du Maroc de menacer de renoncer à sa participation. En effet, la Fédération royale marocaine de football (FRMF), présidée par Fouzi Lekjaâ, a annoncé que sa sélection A’ ne viendra pas si les autorités algériennes ne lui donnent pas la dérogation de rallier Constantine, son lieu de résidence pour le tournoi, directement depuis Rabat. Cette manœuvre repose sur le cahier des charges qui exige la facilitation d’accès,
par le pays hôte, aux différentes délégations dans le chapitre « transport et logistique ». Alerte tensions.

Par Mohamed Touileb
L’équipe nationale locale du Maroc est attendue pour le CHAN-2022. Cependant, l’arrivée de la sélection double-tenante du titre a été conditionnée par la Fédération royale marocaine de football (FRMF). En effet, cette dernière a décidé de lier sa présence à l’ouverture exceptionnelle du territoire aérien entre l’Algérie et le Maroc. Et ce en faisant valoir un article du cahier des charges de la compétition. Fouzi Lekjaâ, patron de la FRMF, a trouvé une faille et compte bien l’exploiter pour ébranler les décisions politiques souveraines de l’Etat algérien.

Espace fermé depuis septembre 2021
Ainsi, les Marocains menacent de faire l’impasse sur la participation au tournoi continental en assumant les sanctions qui en découlent. Surtout qu’elles ne sont pas vraiment lourdes. D’ailleurs, selon le règlement de la Confédération africaine de football (CAF), l’article 58 du chapitre 27 du règlement des compétitions mentionne que « toute fédération qui déclare forfait, après le tirage au sort et avant le début des matches est passible d’une amende de cinq mille (5.000) dollars US. Egalement sa sélection ne pourra pas participer à l’édition suivante du CHAN ». Pour revenir aux exigences formulées par la FRMF, on note qu’elle veut faire valoir l’alinéa 11.4 sur le transport et logistique du cahier des charges. Dans cet article, on peut lire que « lorsque les transports par voie aérienne sont la forme la plus appropriée de transport, l’Association Organisatrice doit, pour chaque Equipe concernée et à moins qu’il en soit convenu autrement avec ladite équipe, faire ses meilleurs efforts pour organiser les vols correspondants et permettre l’acheminement gracieux de la délégation de l’Equipe ». De ce fait, la structure de la balle ronde des voisins exige l’ouverture exceptionnelle d’un couloir direct entre Rabat et Constantine, lieu de séjour des « Lions de l’Atlas ». Sauf que l’espace aérien entre les deux pays est fermé depuis le 22 septembre 2021. Par ailleurs, il faut rappeler que les clubs marocains, engagés dans les tournois interclubs CAF, avaient l’habitude de faire Maroc – Tunisie puis Tunisie – Alger pour rallier notre pays. Mais cela n’avait jamais posé de problèmes à la FRMF. C’était aussi le cas lors des Jeux Méditerranéens 2022 à Oran lorsque la délégation du Maroc avait suivi ce même itinéraire.

La souveraineté par-dessus tout
On peut donc déduire que ce chantage fait clairement partie d’une campagne de déstabilisation à l’approche de cet évènement footballistique. A ce sujet, on rappellera, que, ces derniers jours, les médias marocains avaient même annoncé le possible forfait du Cameroun. Motif avancé : un supposé manque de garanties sur le plan sécuritaire. Clairement, l’Algérie est face à un défi organisationnel mais aussi décisionnel. Les décideurs de notre pays devront trancher sur l’accord d’une dérogation aux Marocains pour une liaison directe entre Rabat et Constantine. La décision la plus « clairvoyante » serait de la concéder pour ne pas perdre des points dans la candidature de l’organisation de la CAN-2025. Mais on peut se douter que les autorités algériennes peuvent ne pas mettre la souveraineté sur la balance pour un évènement de seconde catégorie. Affaire à suivre. n