Pour la CAN-2021, le président de la Fédération algérienne de football (FAF) avait décidé d’offrir un séjour au Cameroun pour les présidents de Ligues nationales. Quelques semaines après, la santé économique à la FAF semble mauvaise. D’ailleurs, l’instance fédérale a décidé de « priver » les U16 et potentiellement les U21 de participer aux tournois de Montaigu et Toulon dans ce sens. Une démarche justifiée par le manque d’argent pour pouvoir payer la caution et les frais de séjour de nos jeunes.
Par Mohamed Touileb
Les finances sont plus que jamais au rouge. Et la structure footballistique principale du pays a pris des mesures d’austérité. Le message est clair dans ce cas : la priorité est pour l’équipe nationale A qui va bénéficier d’un stage à Malabo en Guinée équatoriale pour préparer la double-confrontation capitale pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2022 dans leur dernier tour. Un duel qui l’opposera aux Camerounais fin mars prochain.
Jeunes, intérêt occasionnel et récupération
Dans cette optique et compte tenu de la détresse économique, il a fallu faire des choix. Et Charaf-Eddine Amara, président de la structure footballistique, a préféré faire la mise sur la troupe à Djamel Belmadi en privant les sélections de jeunes de deux rendez-vous importants. La négligence vient juxtaposer les mesures d’urgence.
Clairement, les coéquipiers de Riyad Mahrez joueront plus qu’une présence au Mondial 2022 dans un peu plus d’un mois. En effet, il s’agira de l’existence même de la FAF qui risque de ne pas se relever d’un autre échec après celui lors de la CAN-2021 au Cameroun. Clairement, l’élimination précoce des Fennecs a fait très mal à la trésorerie. Ainsi, les 600.000 euros de prime de participation n’étaient pas suffisants pour rééquilibrer la balance. La gestion des économies a été chaotique. L’entreprise FAF est à découvert et Amara joue la carte de politique d’austérité. Et ce sont les jeunes qui en pâtissent. De toute façon, à travers le temps, l’équipe première a toujours été la priorité alors que les sélections «annexes» ne bénéficient que d’intérêt occasionnel qui coïncide avec un tournoi arabe ou continental. Quand ils brillent, il y a bien évidemment de la récupération pour faire croire que nos enfants bénéficient d’accompagnement. Pour l’après, c’est l’oubli et le délaissement.
Accrocher le Mondial est vital
Au final, c’est toujours les mêmes réflexes qui ressurgissent. Les jeunes catégories paient l’incompétence et la budgétisation inexistante. Cela devient doublement regrettable quand on voit ce que recèle le pays en matière de talent. Mais la préservation du potentiel des jeunes était, est et restera le talon d’Achille de tout président et son bureau fédéral. Quand « El-Khadra » donne un peu de verdure à la forêt, cela camoufle l’étendue désertique. Mais dès que les Verts se portent moins bien, on se rend compte à quel point les choses vont mal. Le mois prochain sera donc important pour toutes les sélections car Slimani & cie joueront pour essayer de renflouer les caisses avec l’argent d’une participation à la Coupe du Monde. Une prime de présence dans le gotha mondial du foot qui permettrait à la FAF de respirer.