Le Premier ministre était hier au premier rang pour la rentrée scolaire des collégiens et lycéens. Comme à Batna, pour la reprise des élèves du cycle primaire, il a fait le choix de ne pas laisser l’exercice du rituel officiel de la rentrée des classes au seul ministre de l’Education nationale et de se déplacer en personne, avec M. Oudjaout et le wali d’Alger, dans plusieurs établissements de la banlieue ouest d’Alger. Il a expliqué son initiative d’être présent physiquement dans des collèges et lycées de Sidi Abdellah comme un gage de soutien aux millions d’élèves du moyen et du secondaire qui ont repris le chemin de l’école.
«Notre présence aujourd’hui aux côtés des élèves et des enseignants est l’affirmation de l’accompagnement direct que nous leur apportons pour que cette rentrée soit sereine, réussie et durable jusqu’à la fin de l’année scolaire», a déclaré Abdelaziz Djerad. «Ma présence ici est la preuve que les autorités publiques, et sur orientations du président de la République, continuent à s’acquitter de leur rôle pour assurer tous les moyens au profit du secteur éducatif», a-t-il ajouté. En rappelant, dans un milieu scolaire particulièrement exposé en cas d’absence de prévention et de vigilance par rapport à la Covid -19, le contexte sanitaire exceptionnel actuel et la menace persistante d’une nouvelle vague de contaminations.
L’avertissement du Premier ministre sur les risques d’un relâchement face à la pandémie, qui a mis la planète sens dessus-dessous et perturbé le fonctionnement des pays et des sociétés les plus organisés dans le monde, vient s’ajouter aux alertes précédentes qu’il a déjà lancées en tant qu’incarnation de l’Exécutif au chevet des problèmes et des besoins de ses administrés. Pour cette fois, cependant, pas de meilleure place pour ce faire que l’école, lieu par excellence du «contrat social» et du pacte de confiance et de responsabilité qui devraient lier gouvernant et gouvernés, et ce qu’elle permet, pour M. Djerad, comme représentation de l’autorité exécutive qu’il incarne.
Cela dans un contexte politique tout aussi exceptionnel et marqué, comme on le sait, par l’absence du chef de l’Etat pour des raisons de santé. «Ma présence ici est la preuve que les autorités publiques, et sur orientation du président de la République, continuent à s’acquitter de leur rôle pour assurer tous les moyens au profit du secteur éducatif», a déclaré M. Djerad, qui avait sans doute bien conscience que son déplacement à Sidi Abdellah et les mots qu’il a eus sur place ne concernaient pas uniquement l’Education nationale. Il en a ainsi profité pour aborder le dossier incontournable de la lutte anti-Covid en n’écartant pas un retour, sous une forme ou une autre, aux mesures de confinement, alors que le nombre des contaminations a fait un bond inquiétant hier.
Rebond du Covid, vers des mesures «sévères»
«Le gouvernement prendra des mesures sévères pour préserver la société et empêcher la hausse des cas», a-t-il indiqué, relançant le débat sur l’évolution de la situation épidémique dans le pays. «L’Algérie assurera, une fois le vaccin disponible, une distribution globale et complète à tous les citoyens, tous âges confondus», a-t-il toutefois rassuré quant à l’intention déjà affirmée du gouvernement et de son autorité sanitaire de se procurer, une fois sa fiabilité testée, l’antidote au coronavirus.
La mention faite par le Premier ministère aux «orientations» du chef de l’Etat au moment de sa rencontre avec des millions d’élèves et leurs parents, sans compter l’opinion publique aux yeux de qui la rentrée des classes n’est pas un évènement de l’année comme un autre, confirme cette représentation politique dont le sens, non dit mais figuré par la scénique et la forte symbolique de l’Ecole de la République, était de signaler que les affaires de l’Etat fonctionnent en dépit de l’état de santé du Président. Le séjour médical de M. Tebboune en Allemagne, depuis le 28 octobre dernier, pour traiter une contamination au coronavirus ne manque pas de soulever, en effet, des questions sur la durée de sa maladie et sur ses conséquences sur la gouvernance du pays. Ces interrogations ont redoublé après le référendum constitutionnel même si le staff médical chargé de la santé du Président assure qu’il «réagit au traitement et que son état de santé s’améliore progressivement conformément au protocole sanitaire», selon un communiqué de la présidence, mardi.
Selon ce communiqué, le Président reste en fonction. Son Premier ministre fait le «job» avant son retour à une date sur laquelle les services de la première magistrature du pays, pour des raisons que tout le monde connaît, désormais, doivent toutefois communiquer rapidement. <