Le secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Mohammed Barkindo, a assuré hier que l’organisation pétrolière ferait « tout ce qu’il peut » pour maintenir la stabilité du marché du pétrole au-delà de 2020.
Reste à savoir ce que peut faire réellement l’Opep dans un marché où la demande d’or noir ne cesse de reculer, dans une conjoncture faite de perspectives moroses pour le climat des affaires, et que le Fonds monétaire international (FMI) vient de confirmer, en révisant une nouvelle fois à la baisse ses prévisions de croissance de l’économie mondiale pour 2019, alors que pour 2020, le fonds ne table pas sur un changement.
Les manœuvres de l’organisation se trouvent, en effet, réduites et l’évolution des prix ces derniers mois montrent que l’accord Opep+, conclu avec des partenaires non membres, ne sert aujourd’hui qu’à limiter les dégâts pour les pays exportateurs.
En effet, depuis la reconduction de cet accord, début juillet dernier, le brut évolue souvent sous la barre des 60 dollars, bien en deçà des niveaux souhaités par les pays concernés. Dans cette logique, les cours affichaient une légère baisse hier en cours d’échanges européens après deux jours consécutifs de chute. En matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 58,47 dollars à Londres, perdant 0,44% par rapport à la clôture de mardi, alors qu’à New York, le baril américain de WTI pour novembre lâchait de 0,28%, à 52,66 dollars. La veille, les deux cours avaient cédé respectivement 1 et 1,5%, après avoir abandonné chacun plus de 2% lundi.
« Les révisions à la baisse des prévisions de croissance pour cette année, annoncées mardi par le FMI ont nourri les inquiétudes des investisseurs sur une possible chute de la demande mondiale en pétrole », a souligné Craig Erlam, analyste chez Oanda.
Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé qu’il tablait pour 2019 sur la croissance la plus faible depuis la crise financière de 2008. Le fonds a pointé du doigt les Etats-Unis et la Chine, qui se livrent une guerre commerciale depuis mars 2018, entamant durement le commerce international. Les investisseurs sont par ailleurs en attente de données sur les réserves de pétrole américaines que livrera aujourd’hui l’Agence américaine d’informations sur l’énergie (EIA).
Ces dernières sont publiées un jour plus tard qu’habituellement en raison du lundi semi-férié aux Etats-Unis.
Selon la médiane d’un consensus établi par l’agence Bloomberg, les analystes s’attendent à une hausse des stocks de brut de 3 millions de barils et à une baisse de 1,5 million de barils pour ceux d’essence et de 2,5 millions
pour les autres produits distillés (fioul de chauffage et gazole), pour la semaine achevée le 11 octobre.F. N.