Le Front des forces socialistes (FFS) a tenu ce 24 février une session ordinaire de son Conseil national au cours de laquelle ont été abordées plusieurs questions, notamment celle du front social dans laquelle le parti a affirmé sa désapprobation des deux avant-projets de loi relatifs aux modalités d’exercice du droit syndical et à la prévention et au règlement des conflits collectifs de travail et à l’exercice du droit de grève.
PAR NAZIM B.
Les débats à l’APN sur ces deux textes débuteront mardi, jour choisi par une trentaine de syndicats autonomes de la fonction publique pour une action commune pour dire non à ces deux avant-projets. «Au lieu de mépriser les syndicats, ou pire d’afficher des velléités de restreindre les libertés syndicales, le pouvoir serait bien avisé d’instaurer et de renforcer le dialogue social pour éviter au pays de potentielles et lourdes fractures sociales», a affirmé le premier secrétaire du FFS, Youcef Aouchiche, dans son allocution d’ouverture de la session du Conseil national du parti. Pour ce dernier, «l’obsession de l’exécutif à contenir un front social en ébullition et éloigner le spectre d’une révolte sociale, en tentant d’acheter la ‘’paix sociale’’ par la redistribution de la rente, traduit l’absence d’une stratégie économique à long terme».
Sur les libertés publiques, le FFS a indiqué avoir constamment alerté sur ce qu’il considère comme «une gestion exclusivement sécuritaire de la société», sur la «judiciarisation de l’acte politique», car cela «ne fait qu’entraver la construction d’un front solide capable de résister aux guerres de 4e génération menées contre l’Algérie».
Il a relevé également avoir mis en garde contre «le verrouillage médiatique et l’interdiction d’accès notamment aux médias lourds des forces d’opposition patriotiques qui fait, en définitive, le jeu des aventuriers et mercenaires politiques et alimentent les campagnes hostiles menées de l’étranger».
Le vieux parti de l‘opposition a défendu par la même occasion l’idée que «la stabilité politique et la cohésion sociale et nationale suppose l’existence et le renforcement des médiations politique et sociales autonomes», ajoutant qu’un Etat «ne peut être fort que par l’existence de contre-pouvoirs et de l’expression libre et autonome de la société».
Le FFS a souligné que «malgré une embellie financière consécutive à une flambée des prix des hydrocarbures, la relance et la diversification économique ne sont toujours pas au rendez-vous», faisant remarquer que «si des mesures sociales, nécessaires, combinées à la lutte contre la spéculation ont été prises pour soulager le quotidien de nos concitoyens durement exposés au chômage, à la paupérisation et à la flambée des prix de produits de première nécessité, la politique économique demeure adossée à la logique rentière». Fustigeant une nouvelle fois «les coalitions politiques extrémistes et aventurières», le FFS «demeurera tout aussi intransigeant dans la défense des principes de liberté, de démocratie et de justice sociale que dans la défense et la préservation de l’Etat national et de la souveraineté du pays», a affirmé M. Aouchiche. «En aucune façon, notre parti ne s’associera aux campagnes hostiles menées de l’étranger sous prétexte de défense des droits de l’homme», a-t-il martelé, clamant que le FFS «ne fera jamais du démantèlement des institutions, aussi imparfaites soient-elles, une condition du changement politique».
Soutenant que le FFS «s’interdît tout discours et toute action susceptible de nuire aux intérêts stratégiques de la Nation», M. Aouchiche a déclaré que «l’éthique de responsabilité exige une distinction claire entre l’Etat et le pouvoir». Le parti de feu Hocine Aït Ahmed a réitéré, dans ce sens, que son «attachement à l’Etat national, à l’unité et la sécurité nationales et à la défense du territoire ne signifie en rien cautionner le régime actuel», relevant avoir dénoncé, à maintes reprises «les dérives autoritaires du pouvoir et son recours systématique à la répression». <