Le ministre de l’Industrie a appelé hier les professionnels de la filière de la ventilation, de l’électricité, du chauffage et de la climatisation à «s’organiser en cluster» pour mieux défendre leurs intérêts et se positionner favorablement sur le marché. Cela permettra, a-t-il indiqué lors de son point de presse, «dans le cadre de la feuille de route» de son département, de mieux les mobiliser en établissant de meilleurs canaux de discussion et de concertation.
«On n’intervient pas dans le travail des acteurs de la filière, on écoute et on accompagne», a-t-il affirmé, indiquant que l’objectif pour son gouvernement est de multiplier l’investissement dans la filière opérant désormais dans un marché caractérisé par une forte demande, notamment dans le secteur tertiaire, et de réussir la bataille de l’intégration. Les exposants au SIVECC 2023, a-t-il estimé, affiche des taux d’intégration variant entre 30 et 80% selon la particularité technique et technologique de leurs produits. Ce qui nécessite la poursuite, a-t-il ajouté, des efforts dans le partenariat et le transfert de la technologie. «Il y a de la vente en l’état, du semi-local et du local», a ajouté le ministre en ce qui concerne les produits exposés dans les stands qu’il a visités. Il s’agit de garder en vue «l’objectif de l’intégration et d’accélérer, a-t-il encore dit, sa réalisation dans les segments d’activité à la portée des opérateurs algériens» de la filière qui reste paradoxalement méconnus. Que représente son marché en chiffre d’affaires, combien d’entreprises y sont actives ? Ce sont-là des questions auxquelles il est difficile sinon téméraire de trouver des réponses adéquates. Nombreux parmi les exposants du «semi local» affirment avoir des difficultés à l’importation des intrants, dont ils ont besoin pour leur production. Certains affirment que ceux qui ne connaissent pas ces difficultés sont ceux dont les produits sont destinés à des clients «corporate» ou dont la commande est considérée d’intérêt général.
Vrai, faux, exagéré ? «Il y a un besoin de connaissance réelle du marché», confiera à Reporters Brahim Kouidri du cabinet de consulting KRCP. Il ajoute que «sans cette connaissance, il n’est pas raisonnable de prétendre à une identification des forces et faiblesses des professionnels du secteur et d’aller, tout simplement, vers la nécessaire régulation du marché». «Il y a de vrais industriels en devenir, mais on ne sait pas comment ils travaillent ni quel est leur positionnement bien qu’ils réalisent des performances. Il y a urgence à mettre en place un système d’information, autrement on continuera dans le flou», notera-t-il.
Au sujet des professionnels, Ahmed Zaghdar a déclaré avoir confiance dans le génie du privé algérien qui «représente aujourd’hui 85%» de l’activité industrielle dans le pays. Il a fait savoir que, «outre l’enjeu stratégique de l’emploi», ces opérateurs doivent relever le défi de se substituer à l’importation. Cela est d’autant plus jouable, a-t-il relevé, que le constat établi montre que les accidents mortels sont dus à des installations de chauffage défectueuses. Celles-ci sont contrefaites et proviennent en majorité des cas de produits importés de l’extérieur. «Ce n’est pas du matériel fabriqué en Algérie», a-t-il affirmé indiquant que le nombre alarmant de victimes recensés durant ces derniers jours trouve son explication dans l’utilisation de produits non homologués.
Le ministre de l’Industrie a indiqué que les opérateurs nationaux, pour les soutenir par la promotion de leurs produits ; seront davantage soumis au contrôle de conformité. «2023 sera l’année de la qualité», a-t-il annoncé. Citant la loi de finances 2020, il a appelé les industriels algériens spécialisés dans la climatisation à mettre sur le marché des produits non énergivores en adéquation avec le souci des pouvoirs publics d’économie l’énergie. C’est bon pour l’environnement, mais c’est bon aussi pour le consommateur qui n’aura plus à se plaindre de sa facture Sonelgaz, a-t-il dit en substance. n