Tous les corps vont tirer profit du nouveau statut particulier, notamment, les enseignants, a affirmé, hier, le ministre de l’Education Abdelhakim Belaabed à partir d’Oran où il a inauguré de nouveaux établissements scolaires.
PAR MILINA KOUACI
Alors que des syndicats autonomes, notamment du corps enseignant, ont à maintes reprises mis en garde la tutelle de toucher aux acquis arrachés et reproché à la tutelle de ne pas tenir ses engagements quant à la remise d’une copie de l’avant-projet de loi en question, le ministre de tutelle a, lors d’un point de presse, livré hier quelques détails du nouveau statut particulier, notamment le volet liée à l’enseignant.
Le ministre a indiqué que les enseignants auront une meilleure classification, sans pour autant expliquer si le ministère a accepté d’unifier la classification des instituteurs des trois cycles. Il a également fait savoir que le volume horaire hebdomadaire des enseignants des trois cycles sera réduit tout en prenant en considération le critère de l’ancienneté dans le secteur et de l’âge. Ils seront par ailleurs dispensés des tâches extra-pédagogiques, notamment dans le cycle primaire, où les enseignants surveillent leurs élèves pendant la récréation et les accompagnent à la cantine. Autre nouveauté, les enseignants auront la possibilité de gérer un établissement scolaire. Ils seront en mesure d’accéder au poste de directeur d’écoles dans les trois cycles. Le secteur connaitra également la création d’un poste d’enseignant-chercheur dans les trois cycles d’enseignement, vu le nombre important de titulaire de doctorat dans les écoles. Le ministère a pensé également à des solutions aux problèmes de santé qui résultent de la profession d’enseignant et aussi à le rapprocher de son lieu de résidence, et ce, grâce à l’activation de formules de logement pour enseignant. «Le statut particulier est important pour tous les travailleurs du secteur. Nous avons tendu une oreille attentive aux 29 syndicats autonomes avec lesquels nous avons travaillé dans des séances bilatérales pour parvenir à une mouture consensuelle», a dit le ministre.
Intégration des enseignants contractuels, l’opération clôturée bientôt
Le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed a annoncé, par ailleurs, l’intégration de 62 000 enseignants dans des postes permanents. En application des instructions du président de la République, les services du ministère de l’Education nationale ont entamé l’opération d’intégration des enseignants contractuels. «L’opération s’est soldée par l’intégration de 62 000 enseignants dans des postes permanents et stable», a déclaré M. Belabed. Cette catégorie réclame depuis des années l’intégration directe dans les postes vacants de par l’expérience qu’ils ont acquis. Il a précisé que «l’opération de titularisation des enseignants contractuels, décidée par le président de la République, lors du Conseil des ministres tenu le 11 décembre dernier, se clôturera dans deux jours. Ces enseignants, estiment le ministre, sont une valeur ajoutée». Leur expérience en tant que contractuel va de trois à dix année dans le secteur, a-t-il ajouté, tout en soulignant que ces enseignants bénéficieront d’une formation pédagogique au même titre que les enseignants qui sont dans des postes permanents.
Dans la même contexte, le ministre a rassuré à nouveau les «étudiants des ENS qui revendiquent des garanties de recrutement directe», et ce, depuis l’annonce de titularisation des enseignants contractuels de l’éducation. Ce dernier a indiqué que les diplômés des Écoles normales supérieures sont «prioritaires dans le recrutement et que leurs postes leur sont exclusivement réservés». L’annonce de la titularisation des enseignants contractuels a suscité pour rappel l’ire et la préoccupation des étudiants ENS qui ont exprimé leur inquiétude concernant leur recrutement après obtention de leurs diplômes. Les «Normaliens» demandent du ministère de l’Education des garanties de recrutement direct et des chiffres précis du nombre de postes vacants réservés aux sortants des ENS. Ils exigent également de mettre en place une cellule d’écoute et de suivi pour surveiller l’opération de recrutement. Ces derniers devraient décider à la rentrée du gel ou de la poursuite de leur grève entamée depuis l’annonce de titularisation des enseignants contractuels.
Résultats scolaires très acceptables
Par ailleurs, le ministre de l’Education nationale a qualifié les résultats des élèves obtenus au premier trimestre de «très acceptables». Abdelhakim Belabed a précisé que les résultats scolaires de cette année sont meilleurs que ceux de l’année passée durant la même période.
Le ministre a fait savoir que quelques écoles ont enregistré un «retard» dans l’application du programme, en raison du mode d’enseignement adopté cette année. Le ministère est retourné au mode d’enseignement habituel après deux années d’enseignement par répartition de groupe. Cependant, en dépit des difficultés rencontrées après le retour au système habituel, des enseignants ont réussi à dispenser une grande partie du programme du premier trimestre, a ajouté le ministre.