Secoué par de multiples scandales de corruption, le groupe Sonatrach a conclu, hier, une convention avec l’Institut algérien de normalisation (IANOR), lui permettant à l’issue d’une procédure d’audit d’adapter son système de management aux exigences de la certification ISO 37001 de lutte contre la corruption.

Par Hakim Ould Mohamed
Cette convention a été signée, hier, en marge d’une conférence consacrée à la Journée nationale de normalisation, à laquelle ont assisté les ministres de l’Industrie et de l’Energie.
Créée en 2016 par l’organisme mondial ISO, la norme 37001 a été introduite en Algérie en 2018 et incluse dans une stratégie globale de sensibilisation à la certification des entreprises algériennes. Les procédures de certifications à la norme ISO 37001 ne sont lancées qu’en 2020, à la demande de l’entreprise privée 2M-Industries, la première à être certifiée ISO 37001, en Algérie, et la troisième au Maghreb, à en croire le Directeur général de l’IANOR, Djamel Halès, qui intervenait lors de ladite conférence. Pour le cas de Sonatrach, il s’agit, d’après lui, d’adapter l’entreprise et son management aux exigences des deux normes 26000 et 37001, la première concerne la responsabilité sociétale du groupe, tandis que la seconde couronne ses efforts en matière de prévention de la corruption. Concrètement, la convention signée entre la compagnie publique des hydrocarbures et l’Institut algérien de normalisation confère à cet organisme la licence d’auditer Sonatrach, son système de management et l’ensemble de ses services et les adapter aux exigences de la norme 37001 à travers des opérations d’audit, de formation et de conseil. Selon Djamel Halès, la mise en place d’un système de management anticorruption au sein des entreprises «ne veut aucunement dire que les entreprises candidates à cette certification ne sont pas transparentes, il s’agit surtout de prévention contre la corruption et la protection du personnel des entreprises». Il est question également «d’asseoir une transparence comptable et des règles de transparence dans les accords commerciaux, les achats et les ventes, dans les procédures…»
«C’est une norme qu’on vient de lancer en Algérie et nous venons à peine de certifier la première entreprise, à savoir 2M-Industries. Nous avons entamé les procédures d’accompagnement en 2020, mais la crise pandémique a tout chamboulé. Nous venons de reprendre de plus belle avec cette convention signée avec le groupe Sonatrach», explique le Directeur général de l’IANOR, soulignant que plusieurs autres entreprises ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt pour la norme 37001. «La signature de cette convention nous permettra d’entamer aussitôt les procédures d’accompagnement pour la mise en place du dispositif de certification», soutient le même responsable, précisant, dans la foulée, qu’après la mise en place des procédures d’accompagnement, il s’agira de passer à un examen d’audit de certification. Il est question d’évaluer la conformité aux exigences de la norme. Cependant, l’obtention de la certification ISO 37001 exige d’autres opérations annuelles d’audit et de suivi. Sonatrach, qui s’est heurtée par le passé à plusieurs scandales de corruption, vient succéder ainsi à l’entreprise 2M-Industries sur les listings des entreprises ayant entrepris les procédures de certification anticorruption. Dans un communiqué diffusé à l’issue de la signature de la convention avec l’IANOR, le groupe Sonatrach a indiqué que cette initiative a pour objectif de «conforter les relations de confiance mutuelle entre la Sonatrach, les différents clients et les partenaires à l’échelle nationale et internationale, conformément aux exigences du cadre juridique et règlementaire». Outre la promotion de la culture d’éthique au sein du groupe Sonatrach, l’adoption de la norme internationale ISO 37 001 permettra de «protéger la société, son personnel et ses actifs, des pratiques non conformes à la transparence et à la probité», lit-on dans le communiqué. Le groupe Sonatrach s’est dit déterminé à «asseoir des règles plus rigoureuses en termes de respect des lois et règles de transparence et de probité dans tous ses domaines d’activités».