Le gouvernement envisage d’ouvrir le capital de deux banques publiques. Cette opération se fera courant 2021. Il s’agit plus précisément d’une ouverture de capital via la Bourse d’Alger dans le cadre des réformes envisagées du système financier. C’est ce qu’a indiqué en tout cas le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, lors d’un point de presse en marge de l’inauguration de la première agence CNEP-Banque dédiée exclusivement à la finance islamique.

«L’ouverture du capital de deux premières banques publiques se fera courant 2021 à travers la Bourse d’Alger», a annoncé le ministre des Finances, sans pour autant dévoiler l’identité des deux banques. La première annonce de ce genre a été faite lors de ses réponses aux députés, à l’occasion des débats du projet de loi de finances 2021. Aymen Benabderrahmane a assuré à l’Assemblée, lors d’une plénière consacrée à ses réponses aux députés qui s’interrogeaient essentiellement sur les solutions envisagées par l’Exécutif pour le financement du déficit, que le gouvernement travaille sur un plan permettant la diversification des sources de financement de l’économie à travers des ressources alternatives aux hydrocarbures et qui seront accompagnées de nouvelles mesures afin de garantir l’efficacité des dépenses publiques. Le ministre a souligné à la même occasion que les procédures de diversification des ressources financières incluent également «des réformes visant le développement et l’amélioration des produits de la finance et des assurances islamiques, la redynamisation de la Bourse d’Alger, la promotion du rôle des banques dans l’accompagnement de l’investissement et des entreprises et l’ouverture du capital des banques publiques ainsi que l’ouverture de nouvelles banques privées». Le ministre n’avait pas détaillé le plan du gouvernement, se contentant d’annoncer son intention d’ouvrir le capital des banques publiques et de soutenir la création de nouvelles banques privées. Hier, Aymen Benabderrahmane a levé une partie du voile de ce que sera réellement le projet du gouvernement, précisant qu’il s’agit, en réalité, d’une ouverture du capital de deux banques publiques via le marché financier. L’énigme n’est pas pour autant totalement résolue, puisque le ministre n’a pas annoncé lesquelles des banques publiques seront admises en Bourse aux fins de leur privatisation, encore moins le taux des parts proposées à la vente. C’est la troisième fois depuis 2000 que des banques publiques sont citées pour une privatisation partielle, dont le CPA (Crédit populaire d’Algérie) qui devait ouvrir son capital à hauteur de 51% en faveur de l’actionnariat privé ; une option validée par le CPE le 14 juin 2003, ainsi que la BDL qui devait être privatisée à hauteur de 30%. Aucune de ces deux opérations n’avait abouti. En 2015, l’idée est revenue sur le devant de la scène, lorsque le gouvernement de l’époque envisageait l’introduction de huit entreprises publiques en Bourse, dont le CPA ; un projet qui n’a pas non plus vu le jour. L’actuel Exécutif reprend à son compte les précédentes options et envisage ainsi de privatiser via la Bourse une partie du capital de deux banques publiques. Lesquelles ? Elles ne seront certainement pas les plus fragiles, puisque les conditions d’une adhésion à la Bourse plaident pour une comptabilité saine et une trésorerie excédentaire durant au moins les trois derniers exercices précédant la demande d’introduction en Bourse. <