Partant des slogans du 31e vendredi des marches populaires, le Front des forces socialistes (FFS) a appelé au respect de la volonté « exclusive » du peuple dans la recherche de solution à la crise que traverse le pays.

Ces slogans « répercutés dans le tsunami algérois et aux quatre coins du pays étaient forts, sans ambiguïté et unanimes », estime le secrétariat national du parti dans une déclaration. Parmi les mots d’ordre criés, entre autres « Non à un autre traquenard électoral qui va reproduire le régime et ses pratiques», «Non à l’instrumentalisation des appareils sécuritaire et judiciaire pour museler et opprimer la révolution populaire», «Pour le changement radical du régime et la mise en branle d’une réelle transition démocratique dans le pays» et «Pour la libération immédiate de tous les détenus politiques et d’opinion ».
Après avoir rejeté le dialogue mené par Karim Younès, le FFS croit en « la nécessite impérieuse et historique d’aller vers un dialogue sérieux, global et inclusif afin de trouver une solution consensuelle à la crise multiforme qui met en péril l’avenir de notre peuple et de notre patrie ». Pour lui, « aucune solution ne pourrait être envisagée ou dictée en dehors de la volonté suprême et exclusive du peuple algérien ». D’où son appel à la mise en place d’un « climat politique et social apaisé » avant d’entreprendre une quelconque démarche pour régler la crise politique nationale, notamment l’élection présidentielle convoquée le 12 décembre qu’il a déjà rejetée. Ce climat se résume, explique le secrétariat national du parti, en « la libération immédiate de tous les détenus politiques et d’opinion et la levée de toutes les mesures d’exception et répressives ». « Des préalables urgents et indiscutables », a-t-il appuyé.
Le Front des forces socialistes, faisant le bilan de la 31e semaine du mouvement du 22 février, a salué la détermination du peuple face à la dernière décision d’Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’ANP, de fermer la capitale aux Algériens venant des autres wilayas. « Le peuple algérien a brillamment et courageusement démontré au monde entier qu’aucun dispositif répressif, qu’aucune frontière sécuritaire ni qu’aucune mesure arbitraire et affligeante ne parviendraient à arrêter sa marche nationale, unitaire et solidaire pour la liberté et la démocratie », écrit le parti. Evoquant « des millions de nos concitoyennes et concitoyens ont bravé cette fois encore la peur, la multitude de barrages sécuritaires, les intimidations ». Pas que ça, « ils ont surtout défié la propagande haineuse, tendancieuse et mensongère d’une certaine presse aussi irresponsable que malveillante, spécialiste de la fitna et de la discorde », précise-t-il dans une allusion à l’attitude des médias publics et des chaînes TV privées.
De ce constat, le FFS affirme que « le mur de la peur est définitivement tombé ». « Les dernières tentatives des tenants du pouvoir, qui visent à semer les graines de la discorde et de la psychose, viennent de subir un autre revers», se félicite-il, avant d’afficher sa «détermination » à poursuivre la mobilisation pacifique aux côtés du peuple. Pour rappel, le premier secrétaire national du parti, Hakim Belahcel, avait mis en garde, le 15 septembre dernier, quelques minutes après la convocation du corps électoral par le chef de l’Etat par intérim, contre « la politique du fait accompli qui ne fera qu’envenimer la situation politique dans le pays qui est déjà assez dangereuse». «Normalement, l’installation de cette commission (ANIE, ndlr) devait être un des points cruciaux à examiner et à adopter dans le cadre d’un dialogue global, apaisé et inclusif. Malheureusement, ce dispositif électoral imposé à la hâte ne fera que reproduire les fiascos électoraux précédents avec leurs lots de fraude massive et d’abstention généralisée », avait averti Belahcel.n