Le Front des forces socialistes (FFS) a rendu public un communiqué dans lequel il a réitéré son attachement à l’option de l’Assemblée constituante qu’il juge «incontournable», critiquant la démarche de la révision constitutionnelle en cours.
«L’élaboration de la loi fondamentale est un acte éminemment politique. C’est même l’acte politique par excellence. Elle ne saurait se résumer à une compilation de dispositions juridiques destinées non pas à doter le pays d’un socle constitutionnel incontesté et incontestable, mais à assurer la pérennité d’un système de gouvernance obsolète», a relevé le parti à l’issue de la réunion de son secrétariat national.
Pour le plus vieux parti de l’opposition démocratique, qui tient à l’occasion la première réunion de son secrétariat après le congrès extraordinaire, «un ordre juridique n’anticipe pas et ne crée pas l’ordre social, il le confirme», estimant qu’une «Constitution vient sanctionner, tout en sanctuarisant les invariants historiques, un ordre social établi et un rapport de force politique structuré par le libre jeu démocratique». Le parti a estimé qu’une Constitution est une «affaire politique sérieuse qui doit procéder d’un large débat au sein de la société et être réellement l’émanation de la volonté populaire».
Se déclarant fidèle à ses «engagements et principes fondateurs», le FFS considère que «la démarche actuelle du pouvoir n’est pas en mesure de répondre aux aspirations légitimes de millions d’Algériens qui expriment clairement leur désir de changement, notamment depuis le 22 février 2019».
Pour le FFS, «seul un processus politique constituant engagé dans un climat de libertés permettra de doter enfin la Nation d’une Constitution démocratique qui consacre l’Etat de droit, régule la société et organise la relation entre les pouvoirs en garantissant leur exercice par des institutions démocratiques légitimes». Le parti, dont les députés ont boycotté la séance d’adoption du projet de loi en question à l’APN, conclut en soutenant que «l’Assemblée nationale constituante constitue une échéance incontournable pour sortir du provisoire et des incohérences politiques et juridiques et rendre irréversible la démocratie dans notre pays».