Le fait est notable. Aucune des 53 médailles remportées par l’Algérie lors des Jeux Méditerranéens d’Oran 2022 n’a été glanée par un sport collectif, si on enlève l’or du binôme de badminton Koceila Mammeri et Youcef Sabri Medel, sacrés en double messieurs. C’était le seul réel bémol de la participation algérienne dans ce rendez-vous qui était le meilleur de l’histoire du pays.
Que ce soit pour le handball (dames et messieurs), volley-ball (femmes et hommes), basket-ball 3×3 (les deux genres) et les U18 masculins de football, l’Algérie n’a pu monter sur aucun des podiums des sports collectifs. La conquête de médailles s’est résumée aux exploits individuels durant les JM-2022 où le public a pu compter sur les karatékas, boxeurs, nageurs, lutteurs et coureurs dans l’athlétisme pour monter sur les podiums et faire entonner l’hymne national dans les différentes enceintes sportives.
Le public a poussé, en vain…
Dans le marasme, seuls les basketteurs du 3×3 ont pu sortir indemnes de la phase de poules. Pour les autres, c’était l’élimination précoce avec le fameux «un petit tour et puis s’en vont». Pour revenir à la balle au panier hommes, on rappellera que les protégés de Mohamed Abidat se sont retrouvés dans le «Top 8» où ils se sont heurtés à l’Espagne (21-18). Malgré ce revers qui a mis fin à leur rêve de remporter une médaille pour la première participation à ce niveau, les Dz ont pu aller chercher la 5e place après avoir dominé la Croatie (17-15) et le Portugal (21-17).
C’est le seul «bon point» durant les épreuves collectives de nos représentants. La défaillance saute aux yeux. Les sports collectifs sont beaucoup plus exigeants puisqu’il s’agit de coacher un ensemble d’athlètes au même moment avec des aspects technico-tactiques qui sont difficiles à mettre en place. Même mettre du cœur et le soutien massif du public ne peuvent cacher les défaillances à un certain niveau. Là, on pense à nos juniors de football. Bien qu’ils aient entamé la compétition avec un surprenant succès contre les U18 Espagnols issus d’une école footballistique qui n’est plus à présenter, les poulains de Mourad Slatni ont été rattrapés par leurs limites et la préparation qui ne permettaient pas d’être au niveau pour cet évènement. Surtout que la tâche s’annonçait déjà difficile après les résultats du tirage au sort qui a mis les coéquipiers de Mehdi Push face à de sacrés adversaires, à savoir les Français (futurs vainqueurs du tournoi), les Ibériques et –à un degré moindre- les Marocains.
L’assemblage ne peut suffire
La défaite contre ces derniers en seconde journée, alors que nos jeunots étaient à un succès d’acter la qualif’ pour les demies, a gâché tous les calculs condamnant Henfoug & Cie à l’emporter face aux «Bleuets» dans un match III très tendu et perdu dans les ultimes minutes (2-3).
Ces résultats viennent rappeler qu’il y a un sacré travail qui doit être fait pour les disciplines d’équipe. Assembler un groupe avant une épreuve d’envergure ne peut suffire. La nécessité d’instaurer une politique de long terme avec un suivi permanent devient primordiale. Mais comme les échecs à ce niveau sont récurrents, la crainte est que cette négligence perdure.