Le parquet de Boudouaou a fait, hier, des révélations au sujet de l’agression dont ont été victimes quatre étudiantes dans la nuit de vendredi dernier, par un individu qui a réussi à s’introduire à l’intérieur de la cité universitaire Aïcha-Chenoui à Boudouaou (Boumerdès). Aucune complicité ou lien entre l’agresseur et le personnel de la résidence universitaire n’a été révélé, alors que l’agresseur a été placé en détention préventive pour le délit de «tentative de meurtre, coups et blessures volontaires»

PAR MILINA KOUACI
Lors d’une conférence de presse organisée hier, le procureur de la République près le Tribunal de Boudouaou (Boumerdès) a fait savoir que les premiers éléments de l’enquête ont révélé que le forfait a été commis en fin de soirée de vendredi à 23H20. Lors de la même conférence, le procureur a annoncé l’arrestation du suspect qui est un maçon, âgé de 31 ans et qui exerce dans un chantier avoisinant la cité universitaire. Le mis en cause, ajoute le procureur, s’est introduit dans la résidence en sautant le mur séparant la résidence du chantier de construction et coupé l’électricité une fois à l’intérieur du bloc. L’agresseur, relate le parquet, a «utilisé une arme blanche qui est un marteau pour agresser deux étudiantes, avant de s’attaquer à deux autres étudiantes qu’il a croisées dans les escaliers du bloc, alors qu’il se dirigeait vers le quatrième étage». Les victimes ont tenté de se défendre, et n’ont pas manqué de crier à l’aide. Leurs cris ont d’ailleurs retenti dans toute la cité et alerté les agents de sécurité. Le procureur a souligné que les services de sécurité ont vite appréhendé l’agresseur peu après son forfait.
Il a également indiqué que les premières investigations ont révélé des «négligences» de certains agents de sécurité. Il a précisé qu’un agent de sécurité a quitté son lieu de travail vers son domicile le soir de l’incident. Un autre élément n’était pas présent dans la cité au moment du délit, tandis que deux autres ont été poursuivis pour le délit de «refus d’assistance à personne en état de danger», précise le procureur.
Le procureur a, par ailleurs, indiqué que les investigations n’ont révélé «aucune complicité ou lien entre l’agresseur et le personnel de la résidence universitaire et ont abouti au fait que l’agression était un acte isolé et individuel».
L’agresseur, pour sa part, a été placé en détention provisoire, poursuivi pour les chefs d’inculpation de «tentative de meurtre, coups et blessures volontaires».
Dans un autre volet, le directeur de la résidence universitaire Aïcha-Chenoui de Boudouaou (Boumerdès) a été limogé, a indiqué la direction locale des oeuvres universitaires suite à l’agression perpétrée à l’encontre des quatre étudiantes.
Des organisations estudiantines ont laissé éclater leur colère et reproché aux responsables des cités universitaires «la négligence et le manque de professionnalisme» avec lesquels ils gèrent les résidences U, tout en exigeant de la tutelle de protéger les étudiants de toute agression pouvant se produire à l’intérieur et à proximité des cités U.
Abdelbaki Benziane : «La sécurité interne et l’installation de caméras de surveillance sont liées aux capacités financières»
Au lendemain des condamnations et revendications des étudiants de sécuriser les cités universitaires et une meilleure prise en charge dans les cités universitaires, les syndicats du secteur se plaignent à leur tour de l’insécurité dans les établissements universitaires. Des enseignants ont demandé d’installer des caméras de surveillance pour sécuriser l’enceinte des facultés. Ils demandent en effet à la tutelle de mettre un terme à l’insécurité qui prévaut au sein des universités en s’équipant de caméras de surveillance. Le recours aux caméras est recommandé suite aux nombreux cas d’agression enregistrés dont sont victimes les enseignants et les étudiants dans plusieurs universités du territoire national. Ces incidents suscitent la colère de la famille universitaire.
Lors d’une rencontre de concertation et d’évaluation, tenue lundi avec les syndicats du secteur, le ministre de tutelle, Abdelbaki Benziane, réagissant aux préoccupations des syndicats concernant la sécurité dans les établissements du secteur, a fait savoir que la sécurité interne et l’installation de caméras de surveillance ne sont pas liées aux autorisations mais plutôt aux capacités financières. «La sécurité interne et l’installation de caméras de surveillance ne sont pas liées aux autorisations mais plutôt aux capacités financières», ajoutant que «cette préoccupation sera progressivement prise en charge en tenant compte des établissements ayant plus besoin de services sécuritaires».