PAR NAZIM BRAHIMI
La course vers la présidence du Mouvement de la société pour la paix (MSP), enjeu du 8e congrès du parti prévu le 16 mars prochain, vient d’enregistrer la première candidature en la personne d’Abdelmadjid Menasra, une des figures parmi les plus connue au sein du parti islamiste.
Ancien ministre l’Industrie et de la Restructuration dans le gouvernement d’Ahmed Benbitour (1999- 2000), Menasra, âgé de 58 ans, n’a pas eu un parcours ordinaire au sein du MSP duquel il a démissionné en 2008, alors que le parti était dirigé par Aboudjerra Soltani.
Suite à sa dissidence du MSP en compagnie d’autres parlementaires contestant les positions de Soltani, notamment son adhésion à l’alliance présidentielle avec le FLN et le RND, Menasra lancera une nouvelle formation politique dénommé le Mouvement pour la prédication et le changement (MPC) crée avril 2009.
Cependant, en 2017, Abdelmadjid Menasra fusionne son parti (devenu le Front du changement en 2011) avec le MSP, qu’il rejoint, sous la direction d’Abderrazak Makri. Il a été élu ensuite, pour une courte période, président du MSP, précisément de juillet à décembre 2012 dans le cadre de l’union entre le MSP et le Front du Changement (FC) entérinée par le « congrès extraordinaire consensuel ».
Makri lui succèdera pour le restant de la période consensuelle qui prendra fin au mois de mai 2018, soit jusqu’à la tenue du congrès ordinaire, qui a plébiscité Makri à la tête du parti.
Aujourd’hui et à un mois et demi du congrès du parti, c’est le scénario de voir Menasra succéder à Makri qui se profile dans la maison du MSP où des indiscrétions indiquent que Menasra serait en pole position pour retrouver le poste de président.
« En réponse à une demande persistante de nombreux membres de notre parti et après consultation, j’informe les militants et les sympathisants du MSP de mon intention de briguer le poste de président qui sera vacant à l’occasion du prochain congrès prévu les 16, 17 et 18 mars 2023… », a écrit Menasra sur son compte Facebook.
La déclaration de candidature de Menasra est accompagnée, selon des voix à l’intérieur du parti, de tractations de coulisses évoquant d’autres intentions de candidatures, notamment celle de Hassani Abdelalli, présenté comme « proche de Makri » et donc un « choix de la continuité ».
D’autres sources citent le nom de Semmari Abdelkader, membre du conseil consultatif et qui serait « la voie médiane » en mesure de « renforcer la cohésion et l’union » au sein du parti.
En plus de l’élection par les congressistes d’un nouveau président du MSP, il sera aussi question de désigner ses vice-présidents, ainsi que le président de son conseil consultatif et ses adjoints.
Il y a quinze jours, le président du MSP, Abderrezak Makri a annoncé, la tenue du 8e congrès au printemps.
M. Makri a fait savoir, au terme de la 10e session du Conseil national consultatif du MSP, que le 8e congrès se tiendra les 16 et 17 mars prochains, ajoutant que ce dernier « accorde la priorité aux idées et aux programmes ».
Dans le même contexte, M. Makri a évoqué le rôle des partis dans « le développement de l’action politique et l’édification nationale », étant « un réservoir de pensées et de programmes, mais aussi une école pour former les générations en matière de gestion des affaires publiques ».
S’agissant de l’interaction du MSP avec les différentes formations politiques, M. Makri a réitéré sa disposition à les rencontrer, soulignant que le Mouvement est ouvert à toutes les parties en adéquation avec son ambition d’avoir un rôle au service du pays sur différents plans. n
