«Je vous ai entendus» est vraisemblablement l’expression qui peut résumer les mots du président Tebboune à l’adresse des Algériens, à l’occasion de la célébration, hier, du 1er anniversaire de la création de la Cour constitutionnelle, lue en son nom par le Conseiller du Président de la République chargé des affaires juridiques et judiciaires, Boualem Boualem.

PAR NAZIM BRAHIMI
«Je suis pleinement conscient de ses aspirations (du peuple) à une justice véritable, à la prospérité et au développement dans une Algérie nouvelle redoutée et respectée, qui occupe la place qu’elle mérite au double plan régional et international…», a-t-il dit dans une affirmation qu’on peut comprendre comme une façon de dire qu’il est à l’écoute du pays et de son désir de développement à tous les niveaux.
L’Algérie nouvelle, semble-t-il suggérer, reste un chantier ouvert qu’il s’engage à parachever, suivant le slogan sous lequel il a mené campagne puis gouverné l’Algérie durant ses trois années de règne qui seront bouclées dans quelques jours.
Il s’agit, en effet, d’une échéance propice pour un bilan d’étape et dont les propos qu’elle suscite – à deux ans de la prochaine présidentielle – ne sont pas loin de suggérer une ambition de rempiler pour un deuxième mandat en 2024.
Une ambition d’autant plus plausible que 2023 qui s’annonce sera celle du bilan global de l’action exécutive de M. Tebboune, qui semble vouloir amorcer son inventaire sous l’angle de l’avancée constitutionnelle.
«Il y a trois ans, le 19 décembre 2019, j’ai été décoré au sein de cet édifice même de la plus haute distinction, lors de mon investiture officielle en tant que Président élu de la République algérienne démocratique et populaire, une responsabilité que j’assume en toute loyauté pour honorer la confiance de notre digne peuple», a-t-il affirmé.
Sur le plan des réformes économiques, l’objectif annoncé ne semble pas avoir été totalement atteint dans la mesure où l’année 2022 qui tire à sa fin a été l’année des grands textes censés libérer et dynamiser l’initiative d’entreprise et de l’investissement à travers le nouveau cadre réglementaire.
L’année a été celle de l’engagement présidentiel personnel à débloquer les projets de création d’entreprise et d’emploi – via l’ancien médiateur aujourd’hui ministre de l’Intérieur et des collectivités locales -, mais elle n’a pas été l’année souhaitée économiquement.
Ce qui augmenterait, selon toute vraisemblance, l’étendue des attentes dans ce registre pour la prochaine année.
A l’évidence, le sens de la déclaration du chef de l’Etat hier est aussi un appel à la patience en suggérant de comprendre que ce qui a été entrepris durant cette année finissante sera terminé lors de la prochaine.
Pour le président Tebboune, «l’Algérie, à l’instar du reste des pays en Afrique, en Asie et en Europe, est impactée par les développements effrénés survenant sur la scène internationale et par les différents défis induits par les mutations politiques et économiques d’une part, et par les transformations sociales et de valeurs, d’autre part».
Il a indiqué, dans ce registre, que parmi les effets de ces développements «figurent ceux touchant à l’échelle des valeurs des sociétés et la conscience des peuples de leurs droits politiques, civiques, socio-économiques et culturels», considérant que «ces développements n’ont toutefois jamais entamé les idéaux qu’on partage, à savoir justice, équité, égalité et protection des droits de l’homme, ce qui a amené nos Etats à amender leurs textes constitutionnels et législatifs pour répondre aux revendications légitimes et croissantes des peuples».
Le Président Tebboune a évoqué, par la même occasion, les efforts de la diplomatie algérienne en faveur de la cause palestinienne, citant dans ce cadre, la dernière réalisation de l’Algérie, à savoir «l’unification des rangs palestiniens de manière à préserver le droit suprême de leur peuple à la liberté, la teneur de la Déclaration d’Alger issue du dernier Sommet de la ligue arabe, ainsi que les engagements qui y sont mentionnés et dont le but est la concrétisation de la prospérité des peuples arabes». <