Fin de suspense sur l’issue des élections américaines qui ont tenu en haleine l’opinion internationale depuis le 3 novembre. La victoire est ainsi revenue à Jean Biden qui devient le 46e président US dont l’investiture est prévue le 20 janvier prochain alors que sa colistière, Kamala Harris, entrera dans l’Histoire en devenant la première femme noire à accéder à la vice-présidence.
La page Donald Trump est désormais tournée non sans avoir suscité des remous inédits aussi bien au niveau interne qu’à l’échelle internationale. L’on peut déjà retenir de ces présidentielles US de 2020, que Trump a échoué à se faire réélire, contrairement à ses trois prédécesseurs Barack Obama, George W. Bush, Bill Clinton qui ont accompli deux mandats chacun.
Après donc quatre jours de suspense dans un pays mis sous tension, l’ancien vice-président de Barack Obama a franchi le seuil de 270 grands électeurs, qui lui accorde le quitus de la Maison Blanche et scelle la défaite de Trump sur la défensive depuis au moins deux jours à mesure que les estimations donnaient son rival comme le vainqueur de la consultation.
« Lion de l’histoire américaine », selon les termes de Barack Obama, la consécration suprême sera arrivée tard, à l’issue d’une riche vie en politique jalonnée de tragédies. « Après avoir échoué en 1988 et 2008, puis hésité en 2016, celui qui a débuté sa carrière politique nationale au Sénat il y a près d’un demi-siècle – et connaît le fonctionnement de Washington sur le bout des doigts – obtient enfin les clés de la Maison Blanche », souligne des médias occidentaux.
Comptant sur campagne inédite, le démocrate a pu faire la différence sur l’ancien homme d’affaires en se contentant d’apparitions limitées et en faisant à l’Amérique une promesse de calme contrairement à son adversaire qui se voulait plus va-t-en-guerre que d’habitude jusqu’à menacer de recourir à la justice dans le cas de la défaite.
« Nous pouvons mettre fin à cette présidence qui, depuis le début, a cherché à nous diviser, à nous déchirer », a jugé nécessaire de dire Jean Biden dans les dernières heures de la campagne électorale.
Le désormais nouveau président US, aura ainsi usé une stratégie électorale payante en réussissant le pari de remporter les voix de la Pennsylvanie, le Michigan et le Wisconsin, trois Etats industriels traditionnellement démocrates que Donald Trump avait arrachés à Hillary Clinton en 2016.
Le handicap de la victoire de Biden réside incontestablement de devoir gérer avec un Sénat qui pourrait rester aux mains des républicains, d’où l’impératif pour lui de se montrer encore plus rassembleur dans une Amérique « fracturée » par les années Trump.
Avant même la proclamation des résultats, Biden a montré son attachement à la posture rassembleuse en appelant avant-hier (vendredi) « au calme et à la patience » alors que la tension était à son paroxysme, lançant un message de sagacité : « il est temps de nous rassembler. Nous devons surmonter la colère ».
Quid de la « guerre judiciaire » que Trump veut engager ? « Si vous comptez les votes légaux, je gagne facilement. Si vous comptez les votes illégaux, ils peuvent essayer de nous voler l’élection », a-t-il lancé jeudi au sujet du décompte qui était en cours.
Ses avocats ont lancé de multiples actions judiciaires avec par exemple la menace de demander un recomptage dans le Wisconsin, indique des sites américains.
Pour leur part, les démocrates estiment les plaintes des républicains sans fondement comme l’atteste le rejet des recours introduits dans le Michigan et la Géorgie.
« Ces recours pourraient retarder de plusieurs jours ou semaines l’homologation des résultats », concèdent les Démocrates qui ne boudent pas néanmoins le plaisir de fêter leur victoire électorale.