Par Adlène Badis
Le futur président de la République sera « choisi librement et dans la transparence », a affirmé le vice-président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) Abdelhafidh Milat. Cette autorité « jouit d’une indépendance totale et sur tous les plans », a-t-il souligné, hier, lors du forum d’El-Moudjahid, assurant que le transfert de toutes les prérogatives des autorités publiques, en matière électorale, à cette instance, s’est fait « sans encombre ». Milat a reconnu, toutefois, que l’Autorité fait face à quelques « difficultés » et que le temps ne joue pas en faveur de l’instance qui doit mettre en place rapidement ses démembrements prévus dans la loi sur l’Autorité nationale indépendante des élections, adoptée récemment. « La création de l’Autorité est intervenue en même temps que la convocation du corps électoral, ce qui complique un petit peu notre tâche », a-t-il reconnu. Soulignant que le plus important demeure le choix des hommes et des femmes qui vont représenter l’instance au niveau des wilayas et des communes, pour permettre à l’instance de s’acquitter de sa mission convenablement. Milat affirmera que la liste des membres des délégations de wilaya est « prête » et que l’installation de ces délégations « interviendra dans les prochaines heures ». Dans cette optique, il a rappelé que l’autorité est constituée, selon la nouvelle loi, d’un conseil, d’un bureau et d’un président. Elle dispose de démembrements représentés par des délégations de wilaya, assistées de membres des délégations au niveau des communes et des représentations diplomatiques et consulaires. Concernant la composition de l’Autorité, le vice-président de l’Autorité indiquera que celle-ci est fixée à 50 membres : « vingt membres parmi les compétences de la société civile, dix membres parmi les compétences universitaires, quatre magistrats de la Cour suprême et du Conseil d’Etat, deux avocats, deux notaires, deux huissiers de justice, cinq compétences professionnelles, trois personnalités nationales, deux représentants de la communauté nationale établie à l’étranger ».
La révision du fichier électoral, « une simple opération technique »
Sur la question de la révision des listes électorales en prévision de la présidentielle, Milat s’est contenté d’assurer que « la révision du fichier électoral est une simple opération technique », sans donner de détails sur cette opération qui doit s’effectuer sous la supervision des délégations de l’Autorité au niveau des wilayas et des communes, alors que celles-ci n’ont pas encore été installées. En effet, la nouvelle loi organique relative au régime électoral place le fichier national du corps électoral sous la tutelle de l’Autorité indépendante chargée des élections. Cette loi accorde également à cette instance la responsabilité d’élaborer et de réviser les listes électorales périodiquement et à l’occasion de chaque échéance électorale ou référendaire par une commission communale pour la révision des listes électorales placée sous sa supervision. Milat a rappelé que le candidat à la présidentielle doit présenter une liste comportant cinquante-mille signatures individuelles, au moins, d’électeurs inscrits sur une liste électorale, et que ces signatures doivent être recueillies à travers au moins 25 wilayas. Et que le nombre minimal des signatures exigées pour chacune des wilayas ne saurait être inférieur à 1 200.
Rappelant que le dernier délai pour le dépôt des dossiers de candidatures à la présidence de la République est fixé au 25 octobre, Milat a souligné que son instance est chargée de réceptionner les dossiers de candidature et d’y statuer. C’est le Conseil constitutionnel qui validera ensuite la liste définitive des candidats, y compris les recours et ce dans un délai de sept jours, à partir de la date de transmission de la dernière décision de l’autorité nationale indépendante des élections. « Jusqu’à lundi 20H, 101 personnes ont retiré les formulaires de candidature », a-t-il affirmé. Concernant le refus de certains présidents d’APC d’organiser la prochaine élection présidentielle, comme rapporté par la presse, Milat a tenu à minimiser le rôle de ses derniers soulignant que toutes les prérogatives ont été transférées à l’Autorité.
« Ceux qui rejettent l’organisation de l’élection présidentielle représentent moins de 5% », notera-t-il. Milat, enfin, n’a pas écarté la présence d’observateurs internationaux au scrutin du 12 décembre. « Ceux qui veulent suivre cette élection sont les bienvenus »,
dira-t-il.