Par Hamid Bellagha
La 29e Foire de la production nationale s’est ouverte, hier, sous le slogan et intitulé «Stratégie, Innovation et Performance : les clés de la croissance économique et la conquête des marchés extérieurs». Cette manifestation intervient dans un contexte tendu par la domination de la Covid-19 sur toutes les économies mondiales, en totale récession l’année dernière. Une éclaircie s’est manifestée avec la baisse des contaminations dans le monde, mais cette éclaircie n’a pas duré longtemps car le virus est revenu en force dès l’entame des journées froides de l’automne.
Néanmoins, le repli sur soi et le reflux économique n’ont pas été aussi contraignants qu’en 2020, l’apprentissage du vivre avec le virus s’étant définitivement imposé.
Du côté d’Alger, et fort de la promesse du président Tebboune d’atteindre une exportation hors hydrocarbures de 5 milliards de Dollars, les opérateurs économiques s’offrent une opportunité économique de dévoiler leurs produits, leur savoir-faire, leurs nouveautés et les nouvelles solutions technologiques existantes sur le marché algérien. Une opportunité d’atteindre les chiffres du Président de la République, d’autant que le chemin est déjà balisé puisque plus de 3 milliards de dollars de rentrées hors hydrocarbures sont déjà dans les caisses de l’Etat.
Le pari fou de se débarrasser du boulet de la dépendance au pétrole, gaz et leurs dérivés ne peut être atteint qu’à travers des manifestations exhibant le savoir-faire algérien.
Qui aurait pu imaginer, il y a moins de 5 ans, que le pays serait exportateur de ciment avec un excédent de production prometteur ?
Les produits électroniques Condor et Iris se font une place de choix en Afrique, mais pas seulement. Des pneus made in Algeria, toujours Iris, s’usent en ce moment même sur les routes des States concurrençant les Dunlop et autres Bridgestone. Des convois à la queue leu leu se suivent mais ne se ressemblent nullement, charriant vers les contrées africaines produits alimentaires, industries de transformation et produits agricoles. Une transmutation radicale qui a fait de l’Algérie un pays importateur de tout en exportateur en devenir.
Bien sûr, il reste la dépendance au blé, à la poudre de lait et autres produits, où l’on patine toujours. Mais la mue est en train de s’opérer et rapidement pour peu que les «accompagnateurs» comme les banques, les douanes, le Fgar et les assurances prennent le train de la métamorphose à la gare et non en marche.
On se souvient de cet exportateur d’escargot vers la France qui a vu son «cheptel» complètement décimé aux ports algériens suite aux lourdeurs bureaucratiques et blocages des douanes algériennes. Les exemples de cet acabit sont nombreux, mais gageons qu’avec une volonté partagée par tous les acteurs économiques, la production algérienne pour la suffisance nationale avec un horizon pour l’exportation ne serait plus une chimère.