Dans le contexte de la crise sanitaire de la Covid-19, il est «important et même crucial» que les personnes vulnérables et à risque se fassent vacciner contre la grippe saisonnière afin d’éviter des complications au moment où les hôpitaux sont sous pression et le personnel médical au bord de l’épuisement», a déclaré, hier, le Directeur général de la Prévention et de la lutte contre les maladies transmissibles, Dr Djamel Fourar, à l’occasion du lancement officiel de la campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière.
S’exprimant, lors d’une conférence de presse, animée au siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Dr Djamel Fourar a annoncé que 1,8 million de doses de vaccin a déjà été réceptionné.
Il a encore une fois réitéré son appel envers la population ciblée par le vaccin antigrippal, en soulignant qu’«il est fortement préconisé et même impératif de se vacciner contre la grippe pour les personnes vulnérables qui risquent de développer des formes compliquées de la maladie qui peut être mortelle».
A cet effet, il rappelle qu’en 2019, l’Algérie avait enregistré une vingtaine de décès et, en 2018, vingt-six décès des suites des complications dues à la grippe saisonnière, responsable de 650 000 décès annuels au monde.
Par ailleurs, selon les directives de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et afin de garantir une protection optimale contre les complications de la grippe, Dr Fourar a expliqué que si les années précédentes l’Algérie avait opté pour le vaccin trivalent, cette année elle a opté pour un vaccin quadrivalent, c’est-à-dire qui comporte quatre souches, en l’occurrence HN1, H3N2 deux virus, deux variétés du B.
Le Directeur général de la Prévention et de la lutte contre les maladies transmissibles a, également, précisé concernant la quantité de 1,8 million de vaccins réceptionnés que cette quantité devrait répondre largement au besoin de la population ciblée. Il rappelle que l’année passée, 1,3 million de doses de vaccin seulement ont été consommées, soulignant qu’«il s’agit avant tout d’une gestion optimale des stocks de vaccin. Dans le cas où une plus grande demande se faisait ressentir, il est prévu de renflouer les stocks dès que «cela s’avère nécessaire».
Pour rappel, le vaccin est gratuit au niveau des centres de vaccination pour les personnes prioritaires, vulnérables et à risque. Il s’agit des personnes âgées de 65 ans et plus, les adultes et enfants présentant une pathologie chronique et celles souffrant de cardiopathies, d’affections pulmonaires chroniques, métaboliques (diabète, obésité, etc.), d’affections rénales et celles atteintes d’immunodéficience acquise ou congénitale. Cela concerne également les patients transplantés ou ceux atteints de néoplasie sous-jacente, d’infection au VIH, d’asplénie et de drépanocytose, tout comme les femmes enceintes et les professionnels de la santé.
A ce sujet, le Dr Djamel Fourar souligne que «la vaccination du personnel du secteur de la santé est primordiale pour protéger indirectement les patients et assurer que ce personnel reste disponible dans le contexte de la crise sanitaire». Dans ce sillage, il a annoncé que la distribution des vaccins au niveau des établissements publics de santé a été entamée cette année le 30 octobre dernier. Il a assuré que le vaccin sera disponible au niveau de tout le territoire national. Une affirmation soutenue par la Directrice générale de la Pharmacie au ministère de la Santé, Pr Ouahiba Hadjoudj, qui a précisé que «le vaccin a été distribué au niveau des 48 wilayas selon les besoins de chacune et nous sommes prêts à répondre aux demandes des centres de vaccination, qui ont pour consigne d’accorder la priorité aux personnes vulnérables afin d’éviter la surcharge des hôpitaux en cas de complications». Elle a également rappelé que le vaccin n’est pas un remède mais qu’il est indiqué à titre préventif et, par conséquent, il faut se faire vacciner avant l’apparition des symptômes grippaux. Pour sa part, la sous-directrice des maladies prévalentes et des alertes sanitaires du ministère de la Santé, Dr Samia Hammadi, a insisté sur l’importance des gestes barrières, port du masque, lavage fréquent des mains ou les frictionner avec du gel hydraulique et la distanciation physique. Des gestes qui sont aussi efficaces pour se protéger contre la contamination au virus de la grippe que celui de la Covid-19.
Elle a aussi insisté sur le fait que le vaccin antigrippal «ne protège pas contre le Coronavirus, même s’il y a la similitude entre les deux types d’infections, tels que la fièvre et les difficultés respiratoires». Si le vaccin est gratuit dans le secteur public pour les personnes vulnérables qui sont prioritaires, le Dr Fourar a assuré qu’il sera également disponible au niveau des officines et est remboursable par la Sécurité sociale pour les personnes âgées et les malades chroniques. Toutefois, signalons qu’après un tour au niveau de plusieurs pharmacies de la capitale, le constat est que le vaccin n’est pas encore disponible le jour même du lancement de la campagne de vaccination. Face à la demande des doses de vaccin antigrippal, les pharmaciens répondent qu’il faudra attendre quelques jours pour pouvoir acheter un vaccin en officine. <