L’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) a récemment communiqué son bilan des activités proposées au grand public tout au long de l’année 2019, avec comme constat une réorientation des activités de l’agence culturelle vers la promotion du patrimoine populaire et le soutien des artistes, surtout les jeunes, en leur donnant plus de visibilité au niveau national, alors qu’auparavant, la mission de l’Aarc était surtout axée vers l’international ou au profit des artistes algériens de la diaspora.
Ainsi l’agence, qui détaille près d’une cinquantaine d’activités entre rencontres littéraires, projections cinématographiques, concerts de musique et expositions d’arts visuels, concrétise une volonté affichée dès l’arrivée, en mars 2019, au poste de directeur d’Abdelkader Bendamèche, de se recentrer sur les activités au niveau national. Le directeur de l’Aarc nous a expliqué dernièrement que «depuis mon arrivée, j’ai tenté d’orienter l’action de l’Aarc vers l’Algérie, vers notre patrimoine national, en diminuant un peu l’aspect international de notre mission. C’est un choix, une volonté de répondre aux priorités de la société algérienne».
Pour la «relance» du rythme des activités, que l’on connaît, aujourd’hui, il a fallu attendre le début de l’année 2019 et cela malgré un contexte budgétaire encore très difficile. Abdelkader Bendamèche nous ayant fait savoir, dans un entretien accordé en juin dernier, que l’enveloppe allouée par le secteur de la culture ne représentait, depuis 2015, que 10% des précédents budgets annuels. Le responsable ajoutant cependant : «Mais je pense que cela n’est pas une fatalité, nous avons des idées et la volonté de réaliser des choses et même sans argent s’il le faut.» Et, en effet, le bilan communiqué par l’Aarc laisse apparaître une activité «diversifiée» avec pas moins de 17 programmes dédiés à la musique, dont une célébration de «Yenayer 2969» avec un concert de l’artiste Ammar Amarni, puis, en mai 2019, la série de concerts de musique chaabi intitulée «Nouvelle scène de la chanson chaabi», les hommages à Cheikh Ammar Lachab et Amar Dris, ou encore le programme «Concert de musique de Nouvelle scène de la chanson bédouie», un concept qui constituera une première du genre.
Quant au cinéma, longtemps l’une des activités phare de l’agence, avant de perdre son rôle de producteur au profit du CADC, il est resté néanmoins très présent dans le bilan de l’Aarc, qui se consacre, aujourd’hui, à la promotion des œuvres existantes. L’agence ayant ainsi lancé en 2019 la première édition du «Ciné Sud» marquée par des projections à Adrar, Ghardaïa et Biskra, ou encore, en octobre, d’une «Journée du film court métrage et documentaire» en partenariat avec la Cinémathèque d’Alger. Un événement qui avait été présenté comme un «test» et qui a permis à de jeunes réalisateurs de mettre en avant leurs films.
L’Aarc aura par ailleurs proposé, depuis le mois de juillet dernier, un total de huit rencontres littéraires intitulées «Le lundi du livre» en conviant entre autres Mohamed Sari, Mounjia Abdellatif ou Mohamed Cherif Ghebalou. Les arts visuels auront également été très présents avec près d’une quinzaine d’expositions de peinture, de photographies, mais aussi des ateliers de formation… Un programme d’activité qui devrait continuer sous la même forme durant cette nouvelle année 2020. n