Dans son élan au profit d’un rapprochement de plus en plus étroit avec l’Afrique, la Turquie va-t-elle effacer la dette cumulée par les pays de ce continent ? La question mérite d’être posée après la suggestion faite en ce sens par le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat. Se félicitant des «progrès» enregistrés dans divers domaines, M. Faki a déclaré que l’Union Africaine a «apprécié le soutien de la Turquie pour la reprise économique post-Covid-19, notamment l’urgence de traiter, voire d’annuler la dette de l’Afrique». Le même responsable a, par ailleurs, déploré «le choc des taux vaccinaux» qui sont, a-t-il dit, de 7% en Afrique contre 70% dans le reste du monde. Il a dressé ce constat chiffré au lendemain des promesses du président turc de «partager 15 millions de doses de vaccin prochainement avec l’Afrique en attendant que le vaccin turc soit homologué pour qu’il soit distribué à titre gratuit aux Africains».
Par ailleurs, le président de la Commission a estimé qu’il était temps d’exprimer le souhait «haut et fort» des Africains pour que le partenariat afro-turc contribue à «rejeter le recours à la force pour résoudre les conflits et soutenir la préférence des solutions politiques par la négociation et le dialogue, fondés sur les valeurs de respect et de justice entre tous les êtres humains et toutes les nations».
«En construisant un partenariat de solidarité et de respect mutuel, l’Afrique et la Turquie, qui sont des forces émergentes, donneront l’exemple d’un nouveau multilatéralisme que nos peuples souhaitent de tout cœur. Nous sommes ici pour le sceller», a conclu M. Faki.