La prochaine rentrée scolaire nécessite une préparation sans faille pour qu’elle se fasse en toute sérénité sans avoir à pâtir de la situation épidémique liée à la pandémie de Covid-19 telle qu’elle se présente actuellement. C’est ce que préconise le partenaire social en cette conjoncture marquée par une tendance haussière des contaminations au nouveau coronavirus en Algérie.

PAR INES DALI
Le nombre de cas confirmés va crescendo depuis plusieurs semaines, ce qui n’est pas pour rassurer quant à la prochaine rentrée et les conséquences qu’il pourrait y avoir dans les établissements des trois paliers de l’éducation nationale, si des mesures contre la propagation du Covid-19 en milieu scolaire ne sont pas prises dès à présent. Des mesures que le partenaire social estime qu’il est temps qu’elles soient prises et annoncées par la tutelle, la rentrée scolaire étant proche.
«Il est clair que nous avons des appréhensions quant à la rentrée scolaire, cela d’autant que la situation sanitaire liée au Covid-19 n’est pas très claire», a déclaré Messaoud Boudiba, porte-parole du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest). Pour lui, c’est le moment d’avoir les idées claires sur ce qui doit être entrepris au niveau des écoles, collèges et lycées pour assurer une rentrée sereine. Mais la situation demeure encore floue, puisque «la commission nationale chargée de ce dossier auprès du ministère de l’Education nationale n’a pas encore donné son avis sur le sujet», a-t-il ajouté.
Les attentes sont nombreuses, notamment sur la répartition des cours. «Jusqu’à présent, le ministère de tutelle n’a pas encore dévoilé quel sera le mode qui devra être adopté pour dispenser les cours. On ne sait pas encore s’il y aura une répartition des élèves par groupes, comme ce qui a été appliqué durant les deux dernières années scolaires», a expliqué le porte-parole du Cnapest. «Ne sachant pas exactement quelle est la situation sanitaire et quelles sont les mesures à appliquer dans les établissements scolaires, en tant que syndicats, il est normal que nous ayons des appréhensions», a-t-il insisté.
S’il demande à ce que les mesures prises dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19 dans les écoles soient connues dès à présent, c’est pour «ne pas mettre en danger la vie de nos enfants», a-t-il estimé. «Il faut que la situation et toutes les données soient bien claires afin qu’on ne se trompe pas dans les décisions. On ne peut pas, par exemple, aller vers une rentrée scolaire comme si on était dans une situation normale et qu’on se rende compte, par la suite, que tel n’aurait pas dû être le cas», a poursuivi M. Boudiba, ajoutant qu’«il est temps de savoir ce que nous devons faire afin d’éviter d’avoir des surprises», notamment la propagation du virus parmi les élèves, surtout qu’il y a «une surcharge des classes», a-t-il rappelé. Ce sont autant d’arguments qui lui font dire que «si on veut avoir une rentrée scolaire stable, c’est maintenant qu’on doit savoir dans quelles conditions elle aura lieu et quels sont les préparatifs liés à la situation sanitaire».
Pour sa part, le ministère de l’Education nationale a instruit les directeurs de l’éducation des wilayas d’organiser des campagnes de sensibilisation sur l’importance de se réengager dans le protocole sanitaire, en raison de l’augmentation des contaminations au Covid-19 ces dernières semaines, selon des sources médiatiques. La sensibilisation se fera notamment à l’adresse des élèves pour qu’ils sachent comment se protéger contre une éventuelle infection au virus, notamment en portant les masques dans les salles de cours, afin que les écoles ne deviennent pas des foyers de contamination. Ce qui laisse présager que c’est le système de répartition par groupes qui sera appliqué pour la troisième année consécutive si la situation épidémiologique continue à se dégrader.
Quant aux responsables des établissements scolaires, ils seront tenus de veiller à ce que la mesure de la distanciation soit respectée non seulement au niveau des classes, mais également dans la cour, les couloirs, etc. Dans ce sens, des instructions leur seront adressées les enjoignant à superviser la programmation de la campagne de sensibilisation envers les élèves, en coordination directe avec l’ensemble des membres de la société civile impliquée, tels que les partenaires sociaux, les associations de parents d’élèves, les syndicats… Il est indiqué que le travail de sensibilisation des élèves quant à la nécessité de se protéger devra se faire «conformément au protocole approuvé par le ministère de la Santé, et ce, avant et après leur retour à l’école». Ainsi, dès que les directeurs de l’éducation des 58 wilayas auront rejoint leurs postes de travail aujourd’hui, le 15 août, ils commenceront à mettre en application «les instructions» de la tutelle, selon les mêmes sources.
Par ailleurs, toujours dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, il a été décidé de recourir au «stock» de moyens de prévention pour assurer une rentrée scolaire sûre à environ 11 millions d’élèves dans les trois paliers, dont près de 500.000 rejoindront pour la première fois les bancs de l’école. Les directeurs exécutifs de l’éducation, par l’intermédiaire des chefs des départements des finances et moyens, auront recours à «l’adoption d’un plan d’action urgent, afin d’assurer une rentrée scolaire sûre pour les élèves, les enseignants et autres employés, en particulier durant les premiers mois». A cet effet, le stock de moyens de prévention (masques, thermomètres, produits de nettoyage et de stérilisation, etc.,) et de les distribuer de manière «juste et équitable» au niveau de tous les établissements scolaires et d’en faire un usage «rationnel». Les écoles se trouvant dans des communes «pauvres» ne sont pas oubliées et recevront, elles aussi, les aides qui leur sont nécessaires. n