La guerre des candidatures pour la présidentielle d’avril prochain fait rage au sein du Mouvement de la société pour la paix (MSP). En effet, à la veille de la session du conseil consultatif, instance décisionnelle entre les deux congrès, prévue ces vendredi et samedi, l’ancien et le nouveau président du MSP, respectivement Boudjerra Soltani et Abderrezak Makri, avancent leurs pions et s’adonnent à une véritable guerre dans les coulisses. «Dans le cas où le conseil consultatif tranche en faveur d’un candidat interne, ce sera normalement la candidature de Makri», lance à ce propos, le vice-président du MSP Abderrahmane Benferhat, dans une déclaration à Reporters. Selon lui, «sur le plan éthique et logique, le président du mouvement est le plus habilité à représenter le parti lors de la prochaine présidentielle». «C’est la logique même dans le fonctionnement normal des partis et de l’ensemble des organisations», a-t-il enchaîné, avant de soutenir que «parce qu’il a été élu par le congrès comme étant le président du mouvement, c’est lui qui représente le parti dans tous les domaines». Mais Boudjerra Soltani ne l’entend pas de cette oreille. «Le conseil consultatif va trancher, en effet, la question de la position du MSP vis-à-vis de la présidentielle, et ouvrira la voie aux candidatures. S’il y a un seul candidat, il est plébiscité, mais s’il y a plusieurs candidatures, ce sera l’urne qui tranchera en faveur de quel candidat optera le parti», explique Boudjerra Soltani dans une déclaration à Reporters. Indiquant que la candidature du président du mouvement, en l’occurrence Makri, «n’est pas officielle pour l’heure et doit être décidée par majliss echoura». «Makri n’a pas dit qu’il est candidat à la présidentielle, il a juste annoncé la participation du MSP, sans plus, parce que sa candidature est liée à l’aval du conseil consultatif», a encore expliqué Boudjerra Soltani qui n’exclut pas sa candidature au rendez-vous d’avril 2019. Mais avant toute affirmation, Soltani préfère voir le comportement des membres du conseil consultatif par rapport à la candidature de Makri et prendre connaissance de ses soutiens à l’intérieur de cette instance avant de se prononcer. Aussi, et selon un proche de ce dernier, Soltani «n’appuiera jamais une candidature de Makri au cas où le président de la République se représente pour un 5e mandat ». Considéré comme étant un opposant à l’actuel président du MSP, Boudjerra Soltani risque de chahuter la candidature de Makri puisqu’il a l’intention, ce vendredi, lors du conseil consultatif, de lui demander des comptes par rapport à sa gestion du parti. «Boudjerra aura à interroger, lors du conseil consultatif, Makri sur son initiative de consensus national sous l’égide de l’armée, sur son exigence de reporter la présidentielle entraînant le MSP dans des perspectives politiques erronées et peu probables», note notre source selon laquelle «Boudjerra a l’intention de pousser Makri dans ses derniers retranchements afin de réduire ses chances d’être le candidat du MSP au rendez-vous d’avril prochain », nous dit-on.n