Par Hamid Bellagha
C’est sans doute la première fois qu’une augmentation de la production OPEP et OPEP + conduit à un rebond des prix de l’or noir. La pommade passée au prince héritier saoudien par les président américain et français n’a pas eu l’effet escompté.
La très timide augmentation de la production a été interprétée par les spécialistes comme la fin de l’ère de l’influence américaine sur les pays producteurs de pétrole, car les deux seuls pays à pouvoir augmenter substantiellement la production de l’or noir, l’Arabie Saoudite et les Emirats, n’ont pas été sensibles aux desideratas de Biden. Une gifle pour le locataire de la Maison Blanche quand on sait le rôle qui était américain pour imposer des prix de l’énergie toujours en phase avec la politique US.
Cela signifie aussi que le maître des horloges est actuellement du côté du Kremlin, qui, malgré les sanctions imposées par les Etats-Unis et leurs partenaires européens, impose la conduite à tenir au sein de l’OPEP +, et ce n’est plus un secret pour personne.
L’OPEP qui s’apprête à augmenter sa production de 100 000 bpj à partir de septembre n’a fait, en fait, qu’envoyer un signal fort au monde occidental qui prédit la fin de l’influence de Bruxelles et de Washington sur les énergies minières et fossiles des pays du Sud.
Les pays producteurs, et même s’ils voudraient augmenter leur production ne le pourraient pas car ayant tous atteint leurs limites de production, hormis Ryad et Abou Dabi, qui ne font plus le jeu des Américains pour des considérations nouvelles en géopolitique, cela même après que les Etats-Unis eurent approuvé des ventes d’armes aux deux capitales.
Washington, qui cherche à «écraser» la Russie n’a pas cessé de mettre le curseur des sanctions toujours plus haut, ne parvient néanmoins pas à faire fléchir Moscou, cette dernière se trouvant sans cesse des alliés, qui ont tous adopté le fameux adage qui spécifie que «L’ennemi de mon ennemi est mon ami», Pékin, Téhéran, Pyongyang, et plusieurs autres capitales africaines et asiatiques.
En plus, Biden qui collectionne les échecs et les couacs, n’a pas trouvé mieux que de se mettre à dos, encore plus la Chine, en lui «conseillant» de laisser tomber la Russie, mais aussi et surtout en s’invitant dans la crise sino-taiwanaise après le soutien sans faille à Taipei suite à la visite controversée de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, sur place. Une autre maladresse américaine qui aura comme conséquence de raffermir les liens entre les alliés d’hier de Washington devenus aujourd’hui ceux de Moscou, et de laisser les prix des énergies fossiles voguer toujours plus haut.