Après avoir donné le mois de mars prochain comme échéance pour la tenue du 11e congrès du FLN, son secrétaire général revoit ses calculs en maintenant encore le suspense quant à la date de la tenue de ce rendez-vous organique.

PAR NAZIM B
Une situation d’autant plus incompréhensible que l’entame de la préparation du congrès remonte au mois de mai 2022. Au printemps dernier, Abou El Fadhl Baadji a supervisé au Centre international des conférences (CIC), Abdellatif Rahal (Alger), l’installation officielle de la commission nationale préparatoire du congrès du parti.
Plus de huit mois plus tard, les choses ne sont pas encore claires s’agissant de ces assises pour lesquelles El Baadji ne manque pas d’ambition puisqu’il misait sur un congrès «fédérateur et décisif» et «à même de tracer la feuille de route du parti pour la période à venir».
A ce moment-là et en ce qui concerne la date de la tenue du congrès, le SG du FLN a souligné qu’il s’agit-là d’une «décision souveraine du comité central», ajoutant que «plusieurs indices augurent de la réussite de ce rendez-vous, où le parti devrait envoyer «un message clair». Par la suite, le SG du FLN a misé sur la tenue de son congrès avant la fin 2022, selon ses dires, avant d’annoncer que «le congrès devrait avoir lieu avant la fin du premier trimestre 2023».
En ce début de février 2023, le responsable du FLN a annoncé que la date du congrès «sera connue au moment opportun», afin de «réunir les meilleures conditions pour la réussite» du congrès.
Pourtant, ce n’est un secret pour personne que plus l’échéance est renvoyée, plus s’ouvrent les portes de l’interprétation qui ne servirait pas la direction du parti.
Le dernier congrès du FLN remonte à 2015 ; des assises qui ont propulsé Ammar Saâdani au poste de secrétaire général, remplacé successivement par Djamel Ould Abbès, Mohamed Djemai, Ali Seddiki, puis par Abou El Fadhl Baadji dans des désignations validées par des sessions «extraordinaires» du Comité central, organe souverain entre deux congrès, selon les statuts du vieux Front. El Baadji plébiscité à ce poste en mai 2020 ne compte pas aller vers un congrès dont l’issue lui échapperait, surtout que des militants «continuent de penser que son accession au poste n’est pas légale», témoigne un membre du comité central.
Ce dernier fait part de son vœu de voir les militants «dépasser les divergences en évitant les conflits personnels dans l’intérêt du parti qui doit sortir grandi à l’issue de ce congrès».
M. Baadji ne cesse depuis plusieurs mois de mettre en avant le «souci» de la direction de l’ancien parti unique d’éviter les «erreurs des précédents congrès du parti», en privilégiant «l’élection de manière démocratique, au lieu de la nomination des délégués au congrès».
En revanche, ses adversaires, pas si nombreux, lui répondent, à travers divers supports, que la préparation du congrès «fait plutôt du surplace, ce qui renseigne sur l’absence de consensus au sein des membres du comité central», d’où ce choix de «se donner encore du temps avec l’espoir que les mécontents ne sabordent pas le déroulement tracé du congrès».
Pour El Baadji, «le parti n’a jamais connu la discipline qui caractérise en ce moment ses structures». n