La commission de préparation du congrès du Rassemblement national démocratique (RND) se réunira ce vendredi à Alger. Cette rencontre, qui sera présidée par le secrétaire général par intérim du parti, Azzedine Mihoubi, aura pour ordre du jour la détermination du calendrier des assemblées locales pour la désignation des délégués au congrès.

Il s’agira concrètement parlant pour la composante de cette commission, constituée des membres du Conseil national, des bureaux de wilaya, des députés et sénateurs, d’élaborer un agenda pour fixer les dates de la tenue des AG permettant à chaque wilaya de dégager ses représentants lors du congrès fixé aux 19 et 20 mars prochain. A travers la rencontre de vendredi, Azzedine Mihoubi, candidat malheureux de la dernière élection présidentielle, semble accélérer le pas pour tenir le congrès du parti et tourner définitivement la page d’Ahmed Ouyahia, qui a régné en maître sur le RND pendant des lustres. C’est dans cette optique qu’il a, en effet, lancé l’idée de changer l’appellation du parti. En effet, le sigle du RND est très mal connoté surtout dans les milieux populaires où il est souvent rattaché à «la fraude électorale». A ce sujet, Mihoubi avait motivé sa démarche par l’impératif d’imprimer une «nouvelle approche partisane, de nouvelles idées, pratiques et perspectives ainsi qu’un parti autrement plus ouvert sur la société et surtout en phase avec les revendications du Hirak». Plus précis à ce propos, Mihoubi avait soutenu que «nous voulons donner une nouvelle image au RND avec une nouvelle vision des choses». «La nouvelle approche du RND sera dévoilée lors du prochain congrès du parti, laquelle approche reposera essentiellement sur les compétences et la facilitation en prévision des prochaines législatives, de l’adhésion des jeunes aux bureaux communaux et de wilaya en sus de la révision du discours du parti, voire de son mode de gestion, à travers l’introduction du numérique et des technologies de l’information et de la communication et l’ouverture sur tous les Algériens sans exclusive», avait expliqué le secrétaire général par intérim. Mais l’enjeu central du congrès ne réside nullement dans la nouvelle appellation du RND ou de son recrutement aux compétences ou encore de l’ambition de ce parti de se mettre en phase avec les données de l’heure. L’enjeu primordial est l’élection d’un nouveau secrétaire général du RND, pleinement légitime puisque bénéficiant d’une élection par le congrès, l’instance suprême. A ce propos, et même si Mihoubi a pleinement gardé le mystère sur son éventuelle candidature, jugeant «la question prématurée», il n’en demeure pas moins qu’il convoite ce poste depuis fort longtemps. Effacé, mais très ambitieux et maniant le jeu de coulisses, Mihoubi avait surpris le RND en occupant l’intérim d’Ouyahia après l’incarcération de ce dernier. «On n’entendait jamais Mihoubi intervenir d’une manière ou d’une autre sur un quelconque sujet, il ne s’est jamais battu pour quoi que ce soit. Il a saisi au vol l’incarcération d’Ouyahia pour occuper sa place à la surprise générale», commente un membre du conseil national. Plus encore, Mihoubi a innové en se portant candidat à l’élection présidentielle du 12 décembre dernier, une première dans l’histoire du RND. Mais la contestation laissera-t-elle faire l’ancien ministre de la Culture ? Rien n’est encore clair à ce propos et ses pourfendeurs sont aphones pour l’heure. Par contre, lui, il a vite fait de les convoquer en commission de discipline et en les excluant des instances du parti. n