Déjà tiraillé de toutes parts, le FLN n’avait sans doute pas besoin de ce nouveau scandale que vient de mettre à son compte Baha Eddine Tliba. Comme s’ils ne suffisaient pas à ébranler l’Assemblée populaire nationale, les aveux lâchés au Tribunal de Sidi M’hamed par l’ex-député sont venus dévoiler de nouvelles facettes hors la loi, dont ce parti faisait usage pour maintenir son leadership sur l’Hémicycle du boulevard Zighoud-Youcef et continuer à faire main basse sur un pays dont le destin se décidait en parfaite contradiction avec la mission de l’élu du peuple.
Et c’est dans une stratégie kafkaïenne de « par le FLN et pour le FLN » que semble avoir été pensé le scénario qui a transformé la députation en fonds de commerce et de marchandage, dont des membres influents du FLN pouvaient se permettre de fixer les règles, quitte à piétiner tout ce qui pouvait encore subsister de probité à l’exercice de la politique dans ce pays.
L’histoire du portail de la Chambre basse cadenassé pendant plusieurs semaines revient naturellement en mémoire et rappelle la place sacrée qu’occupent ces lieux dans les intérêts de ceux qui avaient opté pour ce type d’arsenal d’hostilités contre un président d’APN pourtant issu de la maison. Et aujourd’hui, c’est Tliba, un autre enfant de la maison FLN-APN, qui se charge d’expliciter un peu plus le contenu de ces intérêts : l’argent et d’autres fortunes à amasser chez des prétendants au poste de député, ouvrant droit aux mêmes intérêts, l’argent et la fortune.
Des secrétaires généraux, des membres influents, des ministres, des députés… le vieux parti n’en finit pas de voir les scandales le rattraper à travers tout ce beau monde FLN, aujourd’hui, sous les verrous pour la même histoire d’argent et de fortune, et qui se retrouve à échanger des accusations dans les salles d’audience des tribunaux.
Que reste-t-il donc au vieux parti pour changer le cours de l’avenir ?