Le procès en appel de l’homme d’affaires Ali Haddad, qui devait se tenir hier à la cour d’Alger, a été reporté au 20 septembre, alors que devrait se tenir aujourd’hui celui de Mahieddine Tahkout.
Les deux affaires en justice, où les noms d’anciens ministres et hauts responsables politiques sont cités, avaient été respectivement jugés en première instance, les 1er et 15 juillet dernier. De lourdes peines avaient été prononcées contre l’ancien président du FCE et patron du groupe ETRHB, Ali Haddad, condamné à 18 ans de prison et 8 millions de dinars d’amende pour corruption et indus avantages. Mahieddine Tahkout, ancien acteur incontournable de « l’industrie automobile » avait, quant à lui, écopé de 16 ans de prison et 8 millions de dinars d’amende pour des motifs similaires.
Hier, à la Cour d’Alger, la première audience du procès en appel de « l’affaire » Ali Haddad a été marqué par la convocation en visioconférence d’Ali Haddad depuis la prison de Batna, mais aussi des ex-Premiers ministres Ahmed Ouyahia, depuis la prison de Béchar, et Abdelmadjid Sellal, présent dans la salle. La défense d’Ali Haddad a immédiatement demandé le report de l’audience en raison de « l’absence de certains accusés », une ligne de défense déjà utilisée en première instance quand les avocats avaient demandé la comparution de l’ancien chef de l’Etat, véritable détenteur, selon eux, des pouvoirs de décision durant ces deux dernières décennies. L’instruction du dossier, où le principal accusé et ses frères ont répondu des chefs d’accusations de « corruption, obtention de privilèges et d’avantages en violation de la législation » mais, également, de « dilapidation de deniers publics, abus de fonction et conflit d’intérêts et corruption » dans la conclusion de marchés publics, s’était transformé en un véritable scandale politico-financier avec des ramifications au plus niveau de l’Etat. L’enquête du Parquet, qui avait ainsi conclu à la complicité de plusieurs ministres, a en ce sens abouti, le 1er juillet dernier, à la condamnation des deux anciens Premiers ministres, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia à 12 ans de prison ferme assortis d’une amende de 1 million de dinars. Les anciens ministres Ammar Ghoul, Mehdjoub Bedda, Youcef Yousfi et Abdelghani Zaalane s’étaient vus infliger des peines de prison fermes allant de 2 à 10 ans, en plus d’amendes entre 500 000 DA et un million de dinars. D’autres peines avaient également été prononcées contre les ex-walis d’El Bayedh, Abdellah Benmansour, et d’Annaba, Mohammed Selmani. Un dossier qui avait par ailleurs abouti à la condamnation par contumace de l’ancien ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, à 20 ans de prison ferme en plus d’une amende de 1 million de dinars. Un mandat d’arrêt international avait en ce sens été émis contre lui.
Quant à « l’affaire » Mahieddine Tahkout, dont le début du jugement en appel est prévu aujourd’hui, elle avait aussi conduit à la condamnation des anciens Premier ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmadjid Sellal, qui avaient tous deux clamé leur innocence et rejeté les accusations « en bloc ».
L’homme d’affaires Mahieddine Tahkout avait lui été commandé à 16 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 8 millions de dinars. Notons par ailleurs, que le procès des frères Kouninef est prévu le 9 septembre au Tribunal de Sidi M’Hamed, qui verra la même journée l’ouverture du procès de l’ex-secrétaire général du FLN Djamel Ould Abbès, reporté une première fois le 19 août dernier. Mais aussi l’annonce du très attendu verdict dans « l’affaire » Baha Eddine Tliba dont les révélations sur le « commerce mafieux » des postes sur les listes électorales continuent de défrayer la chronique. n