Par Nadir Kadi
La chambre correctionnelle du Tribunal de Tipasa à rendu, hier matin, son verdict final au sujet des trois «affaires» de corruption retenues contre l’ancien wali Abdelkader Zoukh. Le nouvel examen des dossiers en lien avec les hommes d’affaires Mahieddine Tahkout et Ali Haddad, ainsi qu’avec l’ex-DGSN Abdelghani Hamel, a abouti à un résultat relativement «favorable» pour l’ancien responsable de la Wilaya d’Alger. Les précédentes peines de 5 ans et deux fois 4 ans, prononcées en décembre 2020, ont en effet été réduites à «3 ans ferme et 2 ans avec sursis» pour la première en lien avec Mahieddine Tahkout ; les deux autres peines passent quant à elle à «3 ans» et «une année» de prison. Abdelkader Zoukh, 72 ans, a par ailleurs été dispensé hier de «travaux d’intérêt général» eu égard à son âge. Ancien responsable de premier plan de la présidence Bouteflika, à la tête de la wilaya d’Alger entre 2013 et 2019, Abdelkader Zoukh avait, pour rappel, été poursuivi pour les charges «d’utilisation illégale» et de «dilapidation délibérée de deniers publics» ainsi que «d’abus de fonction et violation des lois et des règlements, dans le but d’obtenir des avantages pour un tiers «; des actes qui auraient été motivés, selon les enquêtes de la justice, par l’existence de liens d’intérêt avec les co-accusés. En ce sens, le principal dossier contre Abdelkader Zoukh avait mis en avant des «octrois injustifiés» d’assiettes foncières dans le quartier de Bab Ezzouar au profit de l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout au motif avancé de projets dé réalisation d’entrepôts, alors que les terrains en question étaient classés comme non-constructibles. Par ailleurs, la justice avait établi que l’ancien wali a outrepassé ses prérogatives lors de la passation d’un marché de location d’autobus auprès de l’entreprise de M. Tahkout. En ce sens, malgré la réduction de la peine dans cette affaire, passée de 5 ans ferme à 3 ans fermes, Abdelkader Zoukh reste toujours condamné à une forte amende, établie hier à 5 millions de dinars. Le Trésor public, partie civile dans cette affaire, a réclamé la somme de 10 millions de dinars au titre de compensation pour les dommages qu’aurait causés l’ex-wali. Quant à la condamnation dans le dossier mettant en lien Abdelkader Zoukh et Ali Haddad, elles passent, selon la chambre correctionnelle du Tribunal de Tipasa, à 3 ans de prison, avec prise en charge par l’accusé du coût de justice. Le fond du dossier concerné, pour rappel, des «interventions» en faveur de l’homme d’affaires dans le but de «bloquer «des dépôts de plaintes contre lui, et d’autre part, des complicités dans neuf dossiers d’investissement dans des projets «fictifs» jamais réalisés par Ali Haddad, avait-t-on laissé entendre en décembre 2020.
La troisième «affaire» en lien avec Abdelghani Hamel a, également, été révisée en faisant passer la peine de 4 ans de prison ferme a une année ; les motifs invoqués lors de la première condamnation, aujourd’hui fortement réduite, avaient été l’octroi «d’indus privilèges» à l’ex-DGSN Abdelghani Hamel et des membres de sa famille, des avantages sous la forme de biens fonciers et immobiliers. <