Par Nadir Kadi
Le Syndicat national des magistrats (SNM) a fait part, dans un communiqué, de son «mécontentement» suite aux propos qu’aurait tenu un avocat lors d’une audience tenue au niveau de la Cour de justice de Constantine. L’incident, qui a eu lieu le 23 mars dernier, selon la même source, a été marqué par des «propos injurieux» à l’égard des juges. Le SNM rappelle, dans son communiqué, que de tels agissements sont punis par la loi : «Le syndicat se réserve le droit d’engager des poursuites» et appelle dans cette logique «les magistrats du Conseil de la magistrature de Constantine et des juridictions qui lui sont affiliées à faire preuve de solidarité avec leur confrère» face à cet avocat, mais aussi à «l’Union nationale des avocats et à traiter de tels situation et comportements».
Cet incident démontre une fois de plus que les relations sont parfois «tendues» lors des audiences entre les avocats et la Cour. Le communiqué de l’organisation syndicale, qui précise les faits, a donné lieu à un «un rapport du président de la 5e chambre pénale de la Cour de justice de Constantine» qui met également en cause un avocat répondant aux initiales de M. C. Ce dernier aurait «contrevenu à l’ordre et aux règles d’une audience en date du 23 mars 2022».
Et dans le détail, les faits reprochés ont été la «perturbation» de l’énoncé des décisions de la Cour «en s’attaquant à son honneur et sa stature». L’avocat en question aurait «adressé des propos insultants et inappropriés au président de séance». Le communiqué souligne qu’il «est inconcevable que le rôle de la défense soit instrumentalisé pour manquer de respect à la cour, ou avoir des propos portant atteinte à sa composante», ajoutant qu’un tel incident et de tels agissements portent «atteinte à l’éthique et au rôle de la défense». L’avocat est autorisé à «s’exprimer en liberté sur les droits de son client dans le cadre de la plaidoirie», a ajouté le SNM.
Pour rappel, des «incidents» lors de l’audience, bien que relativement rares, ont parfois abouti ces dernières années à de véritables mouvements de protestations. Ainsi en septembre dernier, dans le contexte des prémices de la grève des avocats contre la révision du mode d’imposition, le Bâtonnier, Maître Abdelmadjid Sellini, aurait fait un malaise suite à une «altercation» avec un juge qui aurait refusé de reporter les plaidoiries, selon la version rapportée par des avocats. Les faits avaient toutefois abouti à un rassemblement puis une suspension de travail des avocats durant une semaine afin de garantir le «respect des droits de la défense».