Poursuivi pour des faits de « corruption », l’ancien Président-directeur-général (PDG) de la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires d’Alger (SGSIA), Tahar Allache, a été condamné lundi à 8 ans de prison ferme assortie d’une amende d’un million de dinars.
Les juges du pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed ont également ordonné le placement de l’ex-responsable dans un établissement pénitentiaire « avec confiscation de tous les fonds, comptes bancaires et biens » qui avaient été saisis sur ordre du juge d’instruction.
Un verdict relativement lourd, mais ne reprenant qu’une partie des arguments du procureur de la République qui réclamait pas moins de 15 ans de prison ferme contre l’ancien responsable à la tête de l’infrastructure aéroportuaire durant près de 15 ans. En effet, verdict du tribunal de Sidi M’hamed motivé, selon l’APS, par une série d’accusations punies par la loi 01-06 relative à la prévention et la lutte contre la corruption, notamment des faits «d’abus de fonction», de « dilapidation de deniers publics», de «passations de marchés en violation des dispositions législatives et réglementaires en vigueur en vue de procurer à autrui un avantage injustifié» ou encore de «surfacturation»…, alors que Tahar Allache et ses coaccusés étaient en charge de la réalisation et de la gestion de l’aéroport international d’Alger. Ainsi les douze coaccusés cités dans cette affaire, notamment l’un des anciens responsables directs du projet d’extension de l’aéroport ont été condamnés à des peines allant de 3 à 10 ans de prison ferme, en accord avec le réquisitoire du procureur qui demandait entre « 2 et 10 ans de prison ferme ». Quant aux déroulement des poursuites judiciaires, il fait suite, pour rappel, au limogeage du responsable, le 31 mai dernier, et à la décision du juge d’instruction de la deuxième chambre du pôle pénal économique et financier de soumettre, le 9 juin, le dossier au Parquet, puis encore à la décision de la justice d’imposer, le 1er août, une interdiction de sortie du territoire national (ISTN) contre le principal accusé.
Par ailleurs, il est à rappeler que des sources de presse avaient rapidement rapporté certaines motivations de la justice suite aux enquêtes sur de probables dilapidations de fonds publics dans la gestion de projet du nouveau terminal, dont le coût avoisinerait les 76 milliards de dinars. Il avait été rapporté que la justice soupçonnait l’existence de malversations lors des transferts de fonds destinés au chantier. Ainsi, une entreprise étrangère spécialisée dans les équipements d’aéroports aurait été favorisée en échange de promesses de rétro-commissions au détriment d’autres entreprises dont les offres auraient été financièrement plus avantageuses pour le projet.